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Moratoire sur les patinoires de ruelle

Les patinoires de ruelle seront tolérées jusqu’à la fin de l’hiver. L’arrondissement a décrété un moratoire, le temps de se pencher sur la réglementation à adopter.

Depuis 6 ans, Mélanie Cyr et sa famille aménagent patiemment une patinoire dans la ruelle entre les rues Casgrain et Saint-Dominique, derrière leur maison. Un peu plus au sud, près de Gounod, d’autres parents les ont imités. Ces aménagements sont populaires auprès du voisinage, qui s’y amuse parfois les midis et après l’école. Ils permettent aussi aux petits d’apprendre à patiner en toute sécurité.

Il y a quelques semaines, toutefois, ces familles ont fait les frais d’un flou dans la réglementation de la Ville.

Patineurs clandestins

Aucun règlement n’interdit ni ne permet ces aménagements citoyens. Puisqu’il s’agit du domaine public, la Ville doit les sécuriser.

Toutefois, certaines ruelles sont si étroites qu’aucun véhicule d’urgence n’y passe, pas même en été. C’est le cas de la ruelle entre Casgrain et Saint-Dominique. Dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, seulement trois ruelles sont déneigées par l’arrondissement, pour des raisons commerciales. Il arrive tout de même que des résidents se cotisent pour payer un service privé.

Dans la plupart des arrondissements, les patinoires, glissades et autres jeux d’hiver sont tolérés dans les ruelles jusqu’à ce qu’il y ait une plainte.

Ce qui arriva dans la ruelle Casgrain. Le 26 décembre, un citoyen a téléphoné au 311, se plaignant d’une ruelle glacée. Ne sachant pas que deux patinoires y avaient patiemment été fabriquées, l’arrondissement a réagi. Le 14 janvier, les deux patinoires ont été recouvertes de gravier.

Déçus du geste et de ne pas avoir été prévenus, les parents ont réagi en écrivant aux conseillères de Villeray et de Parc-Extension, Elsie Lefebvre et Mary Deros.

De ruelles vertes à ruelles blanches

Le maire, Anie Samson, affirme que la plainte ne mentionnait pas les patinoires. «Et lorsqu’il s’agit de la sécurité des gens, c’est non-négociable, ajoute-t-elle. Si un citoyen tombe et se blesse dans une ruelle parce qu’elle était glacée, il peut poursuivre la Ville.»

Au conseil d’arrondissement du 5 février, Mme Samson a annoncé l’application d’un moratoire sur les patinoires de ruelle jusqu’à la fin de la saison du patin. «Nous les tolérerons cet hiver, le temps de mettre des règles en place, a-t-elle déclaré. Nous pourrions peut-être ajouter un chapitre « hiver » au guide des ruelles vertes.»

Le 4 février, Mme Lefebvre et la cheffe de Vision Montréal, Louise Harel, ont annoncé qu’elles déposeraient une motion pour des ruelles blanches, l’équivalent hivernal des ruelles vertes.

«On pourrait y fabriquer des patinoires, des glissades, des pistes de ski de fond. On se rend compte que les citoyens sont prêts à aménager eux-mêmes des espaces. Mais la réglementation municipale n’aborde pas cette question-là», a expliqué Mme Lefebvre.

La conseillère croit que ce projet pourrait ne rien coûter aux contribuables. «Il s’agit simplement de permettre à des citoyens de s’approprier l’espace public, sans le faire de façon clandestine.»

Mme Samson a démontré de l’ouverture au projet. «Je devrai d’abord lire la motion, prévient-elle, mais c’est une belle façon d’occuper nos jeunes chez nous.»

En début de semaine, les Cols bleus ont offert leurs excuses aux parents.

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