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Deux initiatives pour contrer les fausses nouvelles dans les écoles

Young woman using cell phone to send text message on social network at night. Closeup of hands with computer laptop in background Photo: Getty Images/iStockphoto

Alors que les fausses nouvelles se partagent de plus en plus rapidement sur les réseaux sociaux, force est de constater qu’on fait face à un grave problème d’éducation.

Je ne parle pas d’enseignement du français, des maths ou de l’histoire. Je parle d’inculquer une utilisation intelligente de ces plateformes, disponibles au bout des doigts, qui se sont glissées, qu’on le veuille ou non, dans le quotidien des jeunes et des moins jeunes.

Permettez-moi ce constat: le citoyen averti de demain est un citoyen qui saura bien les utiliser. Choquant, je sais.

Et on semble être dans la bonne voie: deux initiatives d’ici, pour sensibiliser les écoliers au phénomène des fausses nouvelles, arriveront bientôt dans nos écoles. Survol.

Prends 30 secondes avant d’y croire: lutter contre la désinformation

«Le premier réflexe à avoir, c’est de se méfier», m’a lancé Line Pagé, ancienne directrice de l’information de Radio-Canada, à Montréal. «Fatiguée» par «toutes ces histoires de fausses nouvelles» et, surtout, «frappée» par le manque de sens critique de plusieurs citoyens, la journaliste à la retraite s’est tournée vers la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).

«Ce qu’on veut inculquer aux jeunes, c’est le temps de réflexion qui précède le partage», continue-t-elle. D’où le titre du programme: Prends 30 secondes avant d’y croire.

Des journalistes bénévoles d’un peu partout au Québec se rendront dans les classes de la province pour donner une conférence d’une heure, créée par les journalistes Jeff Yates (Radio-Canada) et Ève Beaudin (Détecteur de rumeurs, Agence Science-Presse). Au menu: «Qu’est-ce qu’une fausse nouvelle? Comment repérer les fausses images? Quel est le rôle des médias?» et bien plus.

Et si les étudiants avaient une chose à retenir de cette formation, ce serait quoi? «Non seulement vous pouvez vous faire avoir, mais vous pouvez faire du tort», m’a répondu Line Pagé.

Les enseignants intéressés à participer peuvent s’inscrire au programmes dès maintenant.

ActuFuté

Créé par Civix, organisme visant à éduquer les jeunes sur leurs droits et responsabilités en tant que citoyens, la Fondation pour le journalisme canadien et  Google Canada, le programme ActuFuté vise à «sensibiliser les jeunes aux médias», m’indique Catherine McDonald, directrice de la division québécoise de CIVIX.

Le programme, chapeauté, entre autres, par Michel Cormier, de Radio-Canada, encadrera des simulations de vote dans les écoles à l’occasion des élections provinciales presque partout au pays. Au Québec, le programme suivra les élections fédérales de 2019. Ce vote étudiant, parallèle au «vrai», fait fureur depuis plusieurs années dans les écoles canadiennes. «À partir du printemps 2018 [NDLR: élections ontariennes], nous ajouterons du contenu sur les médias.»

Ce nouveau volet «s’étend aussi entre les élections» et vise essentiellement à faire aider les élèves à se protéger contre la désinformation qui entoure les campagnes électorales. «On leur apprend à vérifier plus d’une source, de voir si un article est un texte d’opinion, si le média a un biais, comment identifier une fausse nouvelle», ajoute la directrice.

Le matériel sera offert aux enseignants, qui intégreront le programme à leurs cours.

Les deux initiatives explorent le phénomène des fausses nouvelles de manières différentes, complémentaires, même. «Je vois ça comme une possibilité de travailler ensemble», m’a confié Catherine McDonald. 

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