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La fierté malgré tout dans l’Amérique de Trump

President Donald Trump speaks during a "Salute to Service" dinner, Tuesday, July 3, 2018, in White Sulphur Springs, W.Va. (AP Photo/Evan Vucci) Photo: The Associated Press

Elles étaient 28 jeunes femmes, majoritairement latinas et afro-américaines et vivant dans le sud des États-Unis. Surtout, elles étaient 28 femmes transgenres. Et en 2017, elles ont été assassinées en raison de leur identité de genre, selon un rapport de Human Rights Watch. Un sombre record de la dernière décennie, et surtout un acte trop souvent passé sous silence, des décès oubliés.

En juin, aux États-Unis, la communauté LGBTQ célébrait le mois de la Fierté, soulignant les victoires remportées et les luttes à mener. Sous Obama, les victoires ont été nombreuses: autorisation de servir dans l’armée en affichant son orientation sexuelle, interdiction pour les compagnies d’assurance de refuser quelqu’un en raison de son orientation sexuelle, et surtout, légalisation du mariage entre personnes de même sexe. Plus de 125 changements ont été apportés aux politiques en place, reconnaissant certains droits LGBTQ et prônant un discours inclusif.

Puis, il y a eu le changement d’administration. Et les groupes qui s’opposaient à cette ouverture et à cette reconnaissance ont retrouvé une oreille et un soutien à Washington. En effet, si Trump s’était positionné comme le défenseur des droits LGBTQ durant la campagne électorale, force est de constater que sous son administration, les victoires célébrées le mois dernier ont été minces et les reculs, trop nombreux. En 18 mois, Trump a multiplié les attaques contre la communauté transgenre (tentative d’interdiction du service militaire; abolition d’une directive protégeant les enfants, notamment quant à l’utilisation de la toilette de leur choix; abolition de la protection des travailleur.euse.s). Son ministre de la Justice, Jeff Sessions, a également affirmé que la discrimination à l’encontre des travailleur.euse.s LGBTQ ne contrevient pas à la loi sur les droits civiques de 1964.

Et pour la deuxième année de suite, Trump a refusé de reconnaître le mois de la Fierté. Alors qu’il aura l’occasion de nommer un second juge à la Cour suprême à la suite de la retraite du juge Anthony Kennedy, la question du maintien du droit au mariage homosexuel – ce droit qu’il ne peut éroder seul – se pose. En effet, le tiers des nominations judiciaires (dans les cours fédérales d’appel et de districts) de Trump ont une feuille de route anti-LGBTQ.

En juin, la communauté LGBTQ a souligné le mois de la Fierté, notamment la fierté d’affirmer son identité sans honte, et surtout sans peur. Toutefois, cette année, cette fierté est attaquée de front: le discours de Trump – et de son vice-président Mike Pence qui, faut-il le rappeler, a signé une des lois les plus restrictives pour les droits LGBTQ lors de son mandat à titre de gouverneur de l’Indiana – alimente et justifie chez certain.e.s des gestes haineux, violents. Des discriminations quotidiennes au meurtre, la persécution des membres de la communauté LGBTQ est toujours présente aux États-Unis. Elle est trop peu discutée, combattue et dénoncée. Reconnaître les droits de la communauté LGBTQ, ce n’est pas une question de mois – c’est une question de survie.

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