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Débat sur l’enseignement supérieur: consensus sur les besoins, divergences sur les moyens

Photo: Pablo A. Ortiz

Financement des cégeps, transport, programmes scolaires et rémunération des stages: les spécialistes des questions d’enseignement supérieur des quatre principaux partis ont débattu devant les représentants locaux de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) réunis dimanche à l’Université du Québec à Montréal (UQAM.)

Une délégation d’étudiants de la FECQ en provenance de toutes les régions du Québec sont venus confronter Catherine Fournier du Parti québécois (PQ), Jean-François Roberge de la Coalition avenir Québec (CAQ), Alexandre Leduc de Québec solidaire (QS) et Hélène David du Parti libéral du Québec (PLQ).

Débutant par la question de la précarité des étudiants, Alexandre Leduc et Catherine Fournier ont rappelé l’engagement de leurs deux partis à garantir la rémunération des stages pour tous les étudiants québécois.

«On estime qu’il y a de 55 000 à 60 000 stagiaires bénévoles au Québec. Ça n’a pas de sens, c’est du travail qui est fourni», a précisé M. Leduc, avançant que la rémunération des stagiaires pourra permettre de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre en attirant davantage d’étudiants sur le marché de l’emploi. De son côté, M. Roberge a rappelé que son parti a été «un allié des étudiants» sur cette question, ajoutant que la CAQ allait revoir et «bonifier» l’aide financière aux études. Mme David a quant à elle rappelé son bilan au ministère de l’Enseignement supérieur, et notamment les 80M$ de prêt et bourses pour les étudiants monoparentaux qui ont été ajoutés durant son mandat.

Le président de la FECQ, Fred-William Mireault s’est dit «très intéressé» par les propositions de compensation financière de stage. «Mais la question est de savoir quelle ampleur prendront ces compensations, il y a des différences selon les partis, mais on n’a pas pu rentrer dans les détails», s’est-il désolé.

Les étudiants ont aussi demandé aux candidats comment ils comptaient assurer un financement «juste et durable» du système d’éducation. Tous sont tombés d’accord sur la nécessité d’augmenter le budget et de modifier le mode de financement des établissements scolaires post-secondaires. Trois candidats ont fourni les chiffres des augmentations prévues par leur parti, soit de 3,5% chaque année pour la CAQ, de 3% pour le PQ et de 4% pour les libéraux. QS fera l’annonce de ses promesses en éducation prochainement, a indiqué Alexandre Leduc, qui ne s’est pas avancé sur un chiffre. Il a cependant annoncé que QS s’engagerait à créer des bourses pour inciter les étudiants des grands centres à aller étudier en région.

M. Roberge a souvent fait allusion au bilan des libéraux en attaquant Mme David sur les coupes en éducation et en accusant son parti de profiter des élections pour annonce des réinvestissements. «On ne peut pas dire qu’on a agi rapidement quand on agit à la fin d’un mandat de 4 ans et demi, à la fin de 15 ans de gouvernance», a-t-il répliqué à Mme David, qui annonçait un réinvestissement de 11M$ pour les cégeps.

Rare moment de trêve dans ce débat, tous les candidats ont salué le travail de la ministre sortante sur le projet de loi 151, qui vise à combattre les violences sexuelles sur les campus. «Je remercie les collègues de dire que ç’a été fait ensemble, c’est rare qu’on dise des choses comme ça», a salué Hélène David.

Concernant les programmes scolaires et notamment le tronc commun au cégep, Catherine Fournier a proposé de réintroduire les cours d’histoire à tous les étudiants, tandis qu’Alexandre Leduc veut modifier les programmes d’histoire pour y inclure l’histoire des Autochtones et de la colonisation. Il a ajouté que les étudiants devraient être consultés pour la modification des programmes, un souhait partagé par Mme Fournier. Mme David a promis du financement pour le programme de cours en ligne eCampus et M.Roberge a dit vouloir inclure le Conseil supérieur de l’éducation pour la modernisation des programmes.

Alors que les jeunes représentent un tiers de l’électorat québécois, les 18-34 ans pourraient peser fortement dans la balance lors de l’élection du 1er octobre. Pourtant, le taux d’abstention chez les jeunes est en constante diminution depuis 30 ans. C’est aussi la tranche de la population qui vote le moins dans la province. Pour Fred-William Mireault, si les jeunes ne votent pas, c’est par ce que les partis n’arrivent pas à s’adresser à eux.

«Les partis prétendent vouloir parler d’éducation, d’enjeux sur jeunesse et l’environnement, mais on entend très peu d’engagements à ce niveau-là. C’est certain que les jeunes ne se sentent pas interpellés», a-t-il critiqué, ajoutant cependant que ce genre de débat permettait de mettre ces questions sur la table.

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