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Un Montréalais traverse le Canada à vélo

Photo: Tirée de YouTube

La coopérative canadienne Mountain Equipment Co-op (MEC) a mis en ligne mercredi un documentaire relatant l’histoire du DJ Montréalais JaBig. En avril 2017, à la poursuite du record mondial de la plus longue distance parcourue à vélo, il s’est lancé dans une traversée du Canada, d’un bout à l’autre, sur ses deux roues.

Ladite vidéo, intitulée Escape, suit Jean-Aimé Bigirimana de son vrai nom dans les derniers kilomètres de son voyage épique, sur la route de glace de Tuktoyaktuk, quelques heures à peine avant de relever le défi.

Après 17 736 km, 1 an, 2 mois et 21 jours sur la route, le cycliste a finalement atteint l’océan Arctique. Ému, le Rwandais d’origine n’a pu alors retenir ses larmes. La famille de Jean-Aimé Bigirimana a immigré au Canada pendant son enfance pour échapper aux conflits régnant dans le pays africain.

«Quand j’étais un enfant, je lisais Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, et ça m’attirait beaucoup. Mais j’étais jeune et ces rêves m’apparaissaient si loin. Quand tu grandis dans une famille d’immigrants et que tes parents ont tout abandonné pour toi, les attentes sont très élevées.» – Jean-Aimé Bigirimana, dans le documentaire

«Le succès, ça veut dire devenir avocat, docteur, se marier, avoir des enfants. Et moi, je ne suis pas marié, je n’ai pas d’enfants, et je suis un DJ», illustre le recordman. Il dit avoir eu l’idée un jour, «sans raison particulière», de s’acheter un vélo pour passer le temps. «Le premier jour, je suis allé me balader autour du bloc. Le deuxième jour, je suis allé un peu plus loin, avance-t-il. Et éventuellement, j’ai commencé à rider tellement loin que je devais prendre un bus pour rentrer à la maison.»

Sur son banc de vélo, à travers son épopée, l’artiste explique avoir s’être senti «exactement là où il devait être». «Je me sauvais peut-être des attentes qui pèsent sur moi», concède-t-il. Ces attentes, dit-il, venaient directement de sa communauté, de son réseau, de ses pairs et de sa famille. «Je me suis rendu compte que dans les moments les plus durs, c’était cette communauté-là qui me permettait de continuer à avancer», note-t-il.

Un minidocumentaire à succès
Le minidocumentaire produit par MEC a connu beaucoup de succès dans plusieurs festivals au cours de la dernière année. Le court métrage a remporté le prix de la Meilleure production indépendante du Festival international de cinéma Vues d’Afrique, à Montréal. Il s’est aussi vu décerner le prix de Best Bike Film Bronze Award au Sheffield Adventure Film, en Angleterre.

Le film entre dans un plan d’action «plus global» chez MEC, celui de vouloir renforcer la représentativité de la diversité dans le monde du plein air. L’entreprise a réalisé trois minidocumentaires du genre cette année, toujours mettant de l’avant les athlètes canadiens d’origines diverses.

Sur son site, la coopérative révélait mardi un sondage qui démontre que la diversité n’est pas bien représentée dans le monde du plein air, et ce, même si les minorités visibles consacrent en réalité plus de temps aux activités à l’extérieur, selon les statistiques compilées.

D’après l’étude, le taux de participation aux activités de plein air est 8% plus élevé chez «les personnes de couleur» que chez les Blancs. En moyenne, trois heures de plus par semaine seraient consacrées par celles-ci chaque semaine, en comparaison avec les Blancs. Les sports comme l’escalade (23% contre 10%) ou les loisirs d’hiver (17% contre 10%) sont beaucoup plus pratiqués par les minorités visibles. Enfin, le sondage révèle que 29% du premier groupe pratique la course, alors que le second n’atteint que 14%.

«Nous ne pouvons pas continuer à avancer sans reconnaître nos erreurs du passé. Historiquement, les mannequins que nous avons utilisés dans nos catalogues et nos campagnes, et sur mec.ca, étaient essentiellement des personnes blanches», écrit David Labistour, chef de la direction de MEC, dans une lettre ouverte à ses membres.

Cette imagerie aurait selon «perpétué la notion manifestement erronée que les personnes de couleur au Canada ne pratiquent pas le ski, la randonnée, l’escalade ou le camping». «L’objectif de cette lettre est de reconnaître le rôle que nous avons joué dans la sous-représentation des personnes de couleur en plein air et de nous engager à changer», renchérit-il.

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