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La réalité virtuelle utilisée pour enseigner aux étudiantes en soins infirmiers

Archives Métro Photo: Photo: Gracieuseté

La réalité virtuelle a fait son entrée dans les salles de classe des sciences infirmières à l’Université de Montréal. La technologie permet aux étudiantes en soins infirmiers d’aller «chez un patient» et de pratiquer — à l’aide d’un avatar — ce qu’elles ont appris.

Le centre de simulation de la faculté vient d’ailleurs de recevoir l’agrément du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. La faculté des sciences infirmières de l’UdeM se targue d’avoir été la première à inclure dans sa formation une simulation en réalité virtuelle 360 degrés totalement immersive.

Et l’automne dernier, les premières étudiantes ont pu pratiquer dans un monde virtuel les enseignements reçus sur les bancs d’école. Celles-ci, un casque sur la tête et des manettes de contrôle en main, ont pu réaliser un exercice de soins prodigués à domicile chez un patient, personnifié par un avatar masculin.

Elles devaient aller soigner sa plaie, mais aussi s’assurer de son bien-être plus général, en vérifiant sa liste de médicaments et en examinant le contenu de son réfrigérateur, par exemple. Le patient virtuel répond aux questions, selon ce qui est demandé et l’ordre des soins. Il ne peut y avoir de contact tactile, évidemment, mais l’étudiante peut «toucher» virtuellement le patient, lui installer un brassard pour prendre sa pression ou l’ausculter.

Ce scénario a été conçu par une chargée de cours de la faculté des sciences infirmières, et un autre est dans les cartons. Il visera une expérience en clinique externe et un troisième sera développé par la suite, a fait valoir en entrevue Louise-Andrée Brien, professeure de formation adjointe et responsable académique au centre de simulation de la faculté.

«Cela met l’étudiante dans l’environnement, dans le contexte dans lequel elle devra pratiquer comme infirmière», explique-t-elle. «Et puis, c’est quelque chose qu’on ne peut pas faire vivre à nos étudiantes à l’intérieure de nos murs.» Cette méthode pédagogique permet aux étudiantes d’essayer des choses, de se tromper, de pouvoir recommencer, a-t-elle relaté. Et cela leur permet d’expérimenter l’interaction et les soins avant d’arriver en stage avec des patients en chair et en os, offrant ainsi une excellente transition, fait-elle valoir.

«C’est extraordinairement aidant pour l’étudiante afin de repérer ses forces et ses limites, et pour s’améliorer.» Et pour celles qui craignent de ne pas bien maîtriser la technologie et les appareils — et non pas les connaissances en soins — des séances de pratique ont été organisées, souligne Mme Brien.

Les commentaires des étudiantes ont été majoritairement positifs, ajoute de son côté Haj Mohammed Abbad, responsable du centre de simulation. Elles se sentent en confiance et sont motivées. Et puis, la réalité virtuelle, c’est nouveau: les étudiantes embarquent, ajoute-t-il. Il décrit avoir entendu certains commentaires des étudiantes à chaud, juste après la séance de formation.

Il a entendu dire que «c’était fatigant en termes cognitifs», que l’expérience «ouvrait toutes sortes de boîtes dans leurs cerveaux», et que cela faisait appel à plusieurs connaissances et ressources. Pour lui, cela rime avec réussite. «On innove pas mal», a-t-il aussi lancé. Quant à la certification du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, obtenue pour le centre de simulation, elle n’est pas nécessaire, dit-il, mais il s’agit d’une mention de prestige, qui démontre que leurs installations et programmes ont été évalués avec sérieux. Le centre de simulation — qui a aussi des robots-patients — est présent sur les deux campus de la faculté des sciences infirmières de l’UdeM, à Montréal et à Laval.

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