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Augmentation des demandes d’aide alimentaire dans l’est de Montréal

Photo: (Photo: Gracieuseté – Sésame)

Les organismes communautaires de l’est de Montréal font des pieds et des mains pour répondre à la demande d’aide alimentaire, en hausse constante depuis un an.

En plein cœur d’Hochelaga, le Centre NAHA a observé une augmentation nette de la demande de denrées. L’intervenante responsable de leur comptoir alimentaire, Anne Paquet, est catégorique. «Ici, on est vraiment dans un trou de services au niveau de l’alimentation. Un désert alimentaire», dit-elle.

Siégeant à la table de quartier de Mercier-Ouest, Anne Paquet soutient que tous les organismes font la même observation, soit une hausse nette de l’affluence de la clientèle dans les derniers mois. «Beaucoup de demandes viennent de nouveaux arrivants au pays», explique-t-elle.

Le quotidien La Presse affirmait cette semaine une hausse de 25% de demandes d’aide alimentaire, selon Les banques alimentaires du Québec. Leur Bilan-Faim 2018 sera publié dans quelques jours.

Une augmentation observée chez Action Secours, un organisme qui dessert Montréal-Est et Pointe-aux-Tremble. La présidente du conseil d’administration, Louise Masquer, a pu constater une augmentation de 17% de la distribution des paniers de denrées dans la dernière année.

«Dans l’est de Montréal, il y a une prise de conscience qui doit être faite. Il y a un problème chronique, toute la clientèle est très mal desservie.»

— Louise Masquer, Action Secours

Montant un dossier à chaque nouveau client, Louise Masquer voit «beaucoup de demandeurs d’asile. Il y a une recrudescence, on n’en avait presque pas avant dans l’est de Montréal.» Ils arrivent d’Amérique latine, d’Afrique et d’Haïti avec presque rien en poche, mais souvent de nombreux enfants à nourrir.

Ces ressources reçoivent leur nourriture de Moisson Montréal, mais aussi de diverses épiceries de quartier. Ils offrent des services allant des paniers alimentaires jusqu’à la confection de déjeuners dans des écoles. Ils ont des installations répondant aux règlementations du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et souvent un camion pour aller chercher les denrées.

Sécurité alimentaire
Au Service d’éducation et de sécurité alimentaire de Mercier-Est (Sésame), la situation était devenue ridicule, à la fin de 2018, selon leur directeur général, Stéphane Tremblay. «Pour l’ensemble des gens qui venaient ici, plus d’une centaine de familles, c’était risible. On ne pouvait sérieusement prétendre qu’on aidait des gens, il n’y avait presque rien.»

À bout de ressources, M. Tremblay a demandé à sa clientèle de se plaindre directement à Moisson Montréal. Le résultat a été positif puisque le comptoir le plus fréquenté dans Mercier-Est a vu son volume de nourriture augmenter.

Pour ce qui est de sa clientèle, le directeur général insiste sur le principal changement qu’il a observé, c’est-à-dire l’apparition de salariés. «Il y a une marge beaucoup plus importante entre le petit revenu d’aujourd’hui et le revenu dont on a besoin pour assurer la subsistance d’une famille nucléaire de quatre personnes», illustre-t-il.

L’augmentation du coût de la vie a créé cette nouvelle clientèle qui frôle les 20% et se démarque parmi les usagers qui bénéficient de l’assistance sociale. Ce changement a été observé à Action Secours aussi. «On a des salariés qui sont membres de la distribution et qui nous disent que ça ne leur tente pas d’être ici, mais qu’en ce moment, ils n’ont pas le choix», informe Mme Masquer.

«La pauvreté ne prend pas de vacances», soutient-elle. À une époque où deux litres de liqueur sont sept fois moins chers que quatre litres de lait, elle se questionne sur l’accessibilité aux services essentiels.

 

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