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Des normes d’accessibilité universelle réclamées dans les contrats de déneigement

Débarcadère pour personnes à mobilité réduite non déneigé./ Josie Desmarais Photo: Josie Desmarais

L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal demande qu’une obligation de déneiger rapidement les débarcadères et les abaissements de trottoirs soit inscrite dans tous les contrats de déneigement afin d’éviter que les déplacements des personnes à mobilité réduite soient limités au lendemain de fortes chutes de neige.

«La mobilité ne devrait pas être un privilège, ça devrait être un droit, qu’il neige à l’extérieur ou qu’il fasse gros soleil», a martelé mercredi en conférence de presse à l’hôtel de ville le conseiller du district de Bois-de-Liesse et porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’itinérance et de jeunesse, Benoît Langevin.

Le parti Ensemble Montréal déposera donc une motion à la prochaine séance du conseil municipal, le 25 février prochain, pour réclamer qu’une section sur l’accessibilité universelle soit incluse «systématiquement» dans les contrats de déneigement signés par les autorités municipales.

Déplacements limités
La politique de déneigement de la Ville de Montréal, qui fera l’objet de discussions ce printemps en vue de son renouvellement, indique que la neige accumulée dans les zones de stationnement et les débarcadères dédiés aux personnes à mobilité réduite doit être dégagée pendant ou «immédiatement après les opérations de déblaiement» afin de «permettre un accès facile et sécuritaire» à ces endroits. 

Or, plusieurs membres de l’organisme de défense des droits des personnes à mobilité réduite Ex aequo, qui est cité en référence dans la motion d’Ensemble Montréal, ont pris part à la période de questions de la dernière séance du conseil municipal le mois dernier pour déplorer que les débarcadères, les arrêts d’autobus et certains trottoirs de la métropole ne sont souvent dégagés que quelques jours après une chute de neige. Une situation qui, selon l’organisme, vient limiter la vie sociale et professionnelle des personnes à mobilité réduite en hiver en limitant leurs déplacements, notamment en transport adapté.

«Malheureusement, de manière générale, ce qui a été constaté, c’est qu’il y avait des manquements à la politique de déneigement de la Ville […] On veut qu’il y ait [dans les contrats de déneigement] une obligation de déneiger les débarcadères à mobilité réduite sur toute leur longueur, en même temps que les trottoirs adjacents et jusqu’en bordure de rue, sans pousser la neige devant le débarcadère», a expliqué la leader de l’opposition officielle, Karine Boivin-Roy, qui réclame également «un déblaiement complet des abaissements de trottoirs».

La présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec, Linda Gauthier, qui appuie la motion d’Ensemble Montréal, n’a d’ailleurs pas pu se présenter à la conférence de presse, mercredi, en raison de la tempête de neige qui s’est abattue sur la métropole dans la nuit précédente.

«C’est incompréhensible qu’on déneige si bien les pistes cyclables et qu’on ne déneige pas bien les descentes de trottoir. Elles sont si mal déneigées qu’on ne peut pas avoir accès aux débarcadères», a-t-elle déploré à Métro, en entrevue téléphonique, qui a également noté l’importance de déneiger rapidement les arrêts d’autobus de la Société de transport de Montréal (STM) après une chute de neige.

«S’il y a un motton de neige, la rampe [des autobus de la STM] ne peut pas s’abaisser et ce n’est pas dans les tâches des chauffeurs de déneiger les débarcadères», a-t-elle expliqué.

Selon un rapport de l’Office des personnes handicapées du Québec publié en 2015, Montréal compterait plus de 218 000 personnes à mobilité réduite.

Plusieurs arrondissements, dont ceux de Ville-Marie, du Plateau-Mont-Royal et de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, ont réalisé des partenariats avec des organismes communautaires afin de permettre à des personnes âgées ou à mobilité réduite de faire déneiger leur entrée privée gratuitement sur demande.

«Ce sont de super beaux projets, mais on parle quand même de 218 000 personnes [à mobilité réduite à Montréal]. Si on se fie sur les organismes communautaires pour faire ça, déjà qu’ils en ont plein leur assiette, je vois ça comme un gros projet», a réagi le M. Langevin.

«Nous pourrons débattre de la motion lors du conseil municipal», a déclaré à Métro l’attachée de presse du comité exécutif, Laurence-Houde-Roy, qui a rappelé que «le déneigement des débarcadères est déjà inscrit à la politique de déneigement et doit être assuré par les arrondissements».

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