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Des élus remettent en question l’achat de bus hybrides pour la STM

bus hybrides
Un bus hybride de la Société de transport de Montréal. Photo: Mario Beauregard

Des élus montréalais questionnent la pertinence d’acquérir plus de 800 autobus hybrides d’ici 2024 alors qu’une étude remet en question les économies d’énergie que permettent de réaliser ces véhicules.

«On parle de plus d’un milliard de dollars provenant des contribuables montréalais. On a le droit de savoir et d’avoir l’heure juste», a fustigé jeudi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, en marge d’une conférence de presse  l’hôtel de ville de Montréal. 

Une étude réalisée à Hong Kong l’an dernier, qui a fait l’objet d’un article dans le quotidien anglophone The Gazette jeudi, indique que les autobus hybrides ne consomment en moyenne que 6% moins de carburant que les autobus au diesel conventionnel. Les autobus hybrides consommeraient même jusqu’à 16% plus de carburant lorsque le trafic est important ou pendant des journées chaudes en raison d’une utilisation accrue du système de climatisation, une technologie que l’on retrouve d’ailleurs dans les nouveaux bus hybrides de la Société de transport de Montréal (STM).

D’ici 2024, ce sont 830 bus hybrides qui seront ajoutés à la flotte de la STM pour une facture totale s’élevant à plus de 940 M$.

Bien que le coût de ces nouveaux bus soit évalué à l’unité à environ 800 000$, un montant environ 30% plus élevé que celui d’un bus au diesel conventionnel, la STM estime qu’il s’agit d’un investissement à long terme. En effet, les 266 bus hybrides que compte actuellement la flotte de la société de transport, qui ont une durée de vie de 16 ans, consomment jusqu’à 30% moins de carburant que le modèle conventionnel, selon une étude menée il y a 10 ans par la STM.

«Si ces données [de la STM] s’avèrent fausses, c’est très grave», a lancé M. Perez, qui note que les économies de carburant sont «au coeur du modèle d’affaires des autobus hybrides» de la société de transport.

Un point de vue partagé par le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand, qui estime que la STM devrait remettre en question l’ajout de 300 autobus hybrides à sa flotte d’ici l’an prochain, une promesse phare de la mairesse de Montréal lors de la dernière campagne électorale l’ayant menée au pouvoir.

«Nous devons opter pour l’électrification le plus vite possible», a-t-il soutenu en entrevue. 

«La STM doit partager toute information concernant le montant de carburant qu’elle a utilisé avec les hybrides depuis qu’ils ont été intégrés à sa flotte.» -Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal. 

Transition
Le président de Trajectoire Québec, François Pepin, note cependant que l’achat d’autobus hybrides par la STM ne représente qu’une «solution transitoire» alors que la société de transport compte acheter seulement des bus électriques dès 2025.

«Il vaut mieux un autobus hybride ou un autobus diesel que cinquante autos», a-t-il ajouté. 

La STM, pour sa part, continue d’affirmer que ses autobus hybrides représentent une alternative plus écologique aux autobus fonctionnant au diesel.

«La consommation d’un bus hybride, même par temps froid, est tout de même plus basse que les bus réguliers alimentés au biodiesel», a indiqué le porte-parole, Philippe Déry. 

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a quant à elle refusé de se positionner sur ce dossier en raison des négociations en cours entre la STM et le syndicat des employés d’entretien.

«Les 300 autobus hybrides s’en viennent [d’ici 2020], ça je ne le remets pas en question», a-t-elle toutefois affirmé. 

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