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Budget: le gouvernement «rate le train du transport durable», déplore Valérie Plante

Valérie Plante Photo: Josie Desmarais

Le gouvernement du Québec a «raté le train» de la mobilité durable en réduisant davantage la part du financement du transport en commun par rapport à celui du développement du réseau routier, a déploré jeudi la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

«Le gouvernement du Québec a clairement raté le train du transport durable. C’est un fait. Il faudrait renverser la tendance ou du moins équilibrer les investissements en transport en commun [par rapport à ceux dans le réseau routier]. On vient de les baisser. Ça envoie un mauvais message», a déclaré Mme Plante jeudi lors d’un point de presse tenu à l’hôtel de ville de Montréal en réaction au dépôt du premier budget de la Coalition avenir Québec.

Plusieurs investissements sont prévus pour la réalisation de projets de transport en commun, comme le prolongement de la ligne bleue du réseau du métro jusqu’à Anjou et l’ajout de voies réservées aux autobus et au covoiturage sur six autoroutes de la région métropolitaine. Les investissements dans le réseau routier, qui comprennent entre autres à Montréal la réfection de la Métropolitaine et des tunnels Ville-Marie et Viger, accaparent toutefois 73% des investissements prévus dans les infrastructures de transport, contre 27% pour le transport en commun.

«Avec les choix annoncés aujourd’hui dans le budget, on manque le bateau de la planification également. Si le ratio des investissements entre le transport routier et le transport collectif était plus équilibré, nous pourrions arriver à une planification qui est cohérente», a ajouté la mairesse de Montréal. Cette dernière a rappelé l’exemple de l’Ontario, où le ratio des investissements en transport est inversé, environ 70% de la somme ayant été réservée l’an dernier au transport collectif contre quelque 30% pour le réseau routier.

«Notre problème principal en matière d’émissions de gaz à effet de serre provient des transports», a rappelé la mairesse de Montréal, qui estime que le gouvernement Legault n’a pas entendu l’appel des milliers de Québécois qui ont manifesté dans la rue vendredi dernier pour réclamer des actions concrètes des différents ordres de gouvernement pour lutter contre les changements climatiques.

Valérie Plante a par ailleurs souligné que «ce budget ne règle pas non plus la problématique urgente du financement du transport collectif» alors que les municipalités du Grand Montréal peinent actuellement à financer l’exploitation du transport en commun, dont elles assument environ 30% de la facture.

La Communauté métropolitaine de Montréal a par ailleurs dévoilé jeudi un rapport dans lequel elle propose plusieurs nouvelles sources de financement du transport en commun qui permettraient de faire face à la hausse attendue des frais d’exploitation de celui-ci.

Par ailleurs, si le prolongement de la ligne jaune du métro à Longueuil ainsi que l’ajout d’un «mode de transport collectif structurant» dans l’est de Montréal sont parmi les projets «à l’étude» dans ce budget, celui de la ligne rose du métro y est exclu, tout comme il l’a été dans le budget fédéral.

Décontamination
La mairesse de Montréal s’est toutefois réjouie de la décision du gouvernement Legault de débloquer 100 M$ pour décontaminer des terrains dans l’est de Montréal. Dans un mémoire présenté pendant les consultations prébudgétaires à Québec, elle a toutefois réclamé une somme de 200 M$ à cette fin.

«Je ne suis pas déçue ou préoccupée dans le sens où ce n’est qu’un premier pas […] On a beaucoup de projets, donc je pense qu’on peut très bien commencer à travailler avec 100 millions», a-t-elle dit.

Mme Plante a par ailleurs salué que le gouvernement Legault «semble prendre au sérieux la question de la gestion des matières résiduelles» alors que 20 M$ seront investis dans la modernisation des centres de tri.

 

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