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Prolongements du REM: des études pour 2020, promet François Bonnardel

Maquette montrant un train du REM sur un pont
Les rendus architecturaux de différentes stations et ouvrages d'art du futur Réseau express métropolitain (REM) Photo: (Photo: Gracieuseté - CDPQ Infra)
Zacharie Goudreault - Métro

La Caisse de dépôt et placement du Québec étudiera d’ici la fin de 2020 deux demandes de prolongements du Réseau express métropolitain (REM) vers Laval et sur la Rive-Sud en plus d’analyser la mise en place d’un «nouveau mode de transport collectif électrique» qui relierait l’est de l’île de Montréal au centre-ville.

«Aujourd’hui, c’est un grand plaisir pour moi de vous confirmer une bonne nouvelle. En effet, notre gouvernement a récemment mandaté la Caisse de dépôt et placement du Québec pour entreprendre des études préliminaires pour le prolongement du REM vers Laval et au sud de la métropole, et la Caisse a accepté d’entreprendre rapidement ce mandat», a déclaré lundi le ministre québécois des Transports, François Bonnardel, lors d’un conférence tenue au Palais des congrès de Montréal dans le cadre du forum stratégique annuel sur le transport de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). 

La semaine dernière, le Parti libéral du Québec a critiqué le gouvernement Legault de ne pas avoir encore envoyé de demande officielle à la Caisse de dépôt pour lui demander formellement d’étudier de tels prolongements.

«La lettre de demande officielle a été envoyée à la fin de la semaine passée. Elle nous accorde le mandat de prise en charge de ces études», a confirmé lundi à Métro le directeur général aux affaires corporatives et au développement de CDPQ Infra, Harout Chitilian.

En campagne électorale, la Coalition avenir Québec s’est engagée à prolonger le tracé du futur réseau de train léger automatisé de 22 kilomètres sur la Rive-Sud pour desservir Chambly et de 17 kilomètres sur la Rive-Nord afin d’atteindre le centre de Laval. De tels prolongements feraient passer de 67 à 106 kilomètres le tracé du REM.

«Il y a beaucoup de travail à faire», a reconnu M. Chitilian, qui a précisé que ces études «préliminaires», qui seront complétés et remises à Québec «au courant de l’année 2020», permettront d’établir la faisabilité financière et technique de ces prolongements.

La filiale de la Caisse de dépôt devra également se pencher sur l’est de l’île de Montréal, où «un nouveau système de transport collectif électrique» pourrait voir le jour.

Ce mode de transport relierait le centre-ville à la pointe de l’île en empruntant la rue Notre-Dame Est en plus de bifurquer sur l’autoroute 25 jusqu’au Cégep Marie-Victorin, au nord-est de l’île, a détaillé en marge de la conférence la ministre déléguée aux transports et responsable de la région métropolitaine, Chantal Rouleau.

«On sait qu’il y a une grande faiblesse en transport collectif dans l’est de Montréal à l’heure actuelle et c’est à ça qu’on répond. On demande à la Caisse de dépôt de faire cette analyse-là et on a très hâte de voir ses résultats», a-t-elle dit. 

Alors que le plan de décongestion de la CAQ, présenté en campagne électorale, proposait la mise en place d’un tramway sur la rue Notre-Dame, Mme Rouleau est demeurée évasive lundi sur la forme que prendra ce mode de transport «structurant».

M. Chitilian a toutefois confirmé qu’il ne s’agira pas d’une nouvelle branche du REM. Cela ne serait «pas possible», puisque contrairement à Laval et à la Rive-Sud, «il n’y a pas de ligne existante du REM» qui va vers l’est de l’île, a-t-il noté. 

«Certainement, il y a un transport collectif digne du 21e siècle qui va voir le jour dans l’est de Montréal.» -Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports et à la région métropolitaine

Métro bondé
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, craint que ces prolongements du REM, s’ils se concrétisent, contribuent à rendre la ligne orange du métro encore plus bondée aux heures de pointe.

«Je trouve ça très préoccupant […] Il semble y avoir un manque de compréhension de la situation actuelle. Quel sera l’impact de ces nouveaux projets sur l’ensemble du réseau, en particulier sur le coeur du centre-ville?», a-t-elle questionné en marge d’une conférence de presse tenue dans l’édifice Lucien-Saulnier, rappelant au détour son projet de ligne rose du métro, dont le principal objectif est de «désengorger la ligne orange». 

«Il y a un axe transversal sur lequel il faut travailler, peu importe la technologie», a réagi la ministre Rouleau, qui a préféré ne pas donner une «couleur à la mobilité de la région métropolitaine».

Mme Plante réclame par ailleurs que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui est responsable du financement et de la planification du transport en commun dans le Grand Montréal, «supervise CDPQ Infra» afin d’assurer que «l’ensemble des impacts sur la mobilité» que pourraient avoir ces prolongements soient pris en considération.

Contactée par Métro, l’ARTM a précisé que l’annonce de lundi n’aura pas d’impact sur ses propres études concernant les besoins de mobilité dans l’est de l’île, pour lesquelles elle a reçu le «financement approprié» de la part de Québec.

«Les deux démarches sont complémentaires, puisqu’en matière de mobilité durable il est nécessaire de bien comprendre les besoins pour en proposer une solution appropriée», a noté le conseiller aux affaires publiques de l’organisme, Simon Charbonneau. 

Le projet du REM, évalué à 6,3 G$, est un système de train léger qui reliera notamment la Rive-Nord et la Rive-Sud ainsi que l’ouest de l’île au centre-ville de la métropole, en plus d’offrir une desserte vers l’aéroport de Montréal. La mise en fonction complète de sa première phase, qui comprend l’aménagement de 26 stations, est prévue d’ici la fin de 2023.

-Avec la collaboration d’Henri Ouellette Vézina, Métro

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