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La crise du logement s’invite dans la campagne électorale

Ils étaient plusieurs à défiler dans la rue hier. Photo: Pablo Ortiz/Métro

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et les organismes de Pointe-Saint-Charles demandent au prochain gouvernement fédéral de créer plus de logements sociaux pour contrer l’embourgeoisement et la pauvreté.

«On veut des engagements clairs, il faut arrêter de mettre en dessous de la liste les gens qui crèvent de faim, ou qui vivent dans des taudis parce qu’ils n’ont pas d’autres endroits où aller, parce qu’ils n’ont pas les moyens de se payer mieux», a déclaré la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme devant une centaine de manifestants au square Dorchester dimanche.

Les groupes ont aussi demandé à ce que le terrain du Bassin Peel de Pointe-Saint-Charles appartenant à la Société immobilière du Canada (SIC) serve à réaliser des logements sociaux plutôt que «d’être cédés au développement immobilier». Le terrain est actuellement convoité par des promoteurs qui souhaitent notamment y construire un stade de baseball. Le Regroupement information logement (RIL) de Pointe-Saint-Charles et le FRAPRU demandent aux candidats de s’engager à préserver ce terrain.

2 milliards $ par année

Les organismes demandent aux partis politiques en lice pour les élections fédérales de s’engager à réserver 2 G $ par année à la construction de nouveaux logements sociaux et la maintenance de ceux déjà construits.

Le FRAPRU déplore le manque d’attention alloué à cet enjeu depuis le début de la campagne électorale. Malgré ses investissements dans les logements abordables, l’organisme croit que le gouvernement libéral n’a pas alloué assez de ressources aux logements sociaux. «La première stratégie canadienne sur le logement, adoptée par le Parti libéral ne se concentre pas sur les logements sociaux et la majeure partie des investissements prévus seront mis en œuvre qu’après la campagne électorale», explique la porte-parole Véronique Laflamme.

Présentement, seulement 10 % des logements locatifs au Québec sont des logements sociaux. Faute de financement, les logements sociaux se seraient construits «au compte-goute» depuis les dernières années, explique le FRAPRU en entrevue avec Métro. Mais les demandes ne manquent pas. Selon le dernier recensement de Statistique Canada, 1,2 million de ménages canadiens ont des besoins impérieux de logements, à Montréal c’est 100 000 ménages qui ont des salaires de moins de 18 000 $ et n’ont pas accès à des logements adéquats.

Présent à la manifestation, Mohammed Azzoune loge dans une chambre modeste du secteur Ville-Marie. «Je loge dans un endroit qui me permet de survivre et je lutte […] je ne peux pas me permettre de payer un logement plus de 400 $», a-t-il fait valoir. Le membre du comité de logement de Ville-Marie demande plus de logements sociaux pour les familles. «Moi je l’aime Trudeau, mais il faudrait qu’il nous aime un peu, et nous aimer un peu c’est encourager le logement social», estime-t-il. Selon lui, le prix élevé des loyers à Montréal exclut les jeunes familles de la métropole et n’encourage pas la natalité.

«Un 5 1/2 en bas de 1400 $ à Montréal il n’y en a pas, c’est terrible, estime-t-il, personne ne peut se permettre de payer ça, et qu’est-ce qui reste pour la famille lorsqu’on a 2-3 enfants?»

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