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La voix des Autochtones à Ottawa

Le député de Ville-Marie-Le Sud-Ouest-Île-des Sœurs Marc Miller admet voir du pain sur la planche et des défis à relever comme nouveau ministre des Services aux Autochtones.

Au sein d’un gouvernement minoritaire, il estime qu’il faut mettre de côté la traditionnelle partisanerie. «C’est une occasion de s’engager à travailler avec les autres partis. On n’a pas le choix. Les Canadiens ne veulent pas se retrouver en élections ni dans trois semaines et encore moins dans un an.»

Le nouveau conseil des ministres du gouvernement de Justin Trudeau.

M. Miller travaillera étroitement avec la ministre des Relations couronne-Autochtones, Carolyn Bennett. Au début de son mandat en 2015, M. Miller agissait comme président du caucus québécois des Libéraux fédéraux. Il organisait alors des rencontres avec les chefs de bandes amérindiennes et la ministre Bennett.

Lors des conversations, il est interpellé par la menace possible de la disparition de la langue autochtone. «D’ici la prochaine génération, seulement trois langues pourraient être encore vivantes», lui rapporte-t-on.

Au dernier recensement en 2011, on note que 213 400 personnes parlent à la maison une des 60 langues autochtones.

Apprentissage du Mohawk

M. Miller se rappelle qu’il incitait ses collègues anglophones à sortir de leur zone de confort et à apprendre le français. Lui-même s’est imposé l’effort d’apprendre le Mohawk, une langue parlée par un ami d’enfance dans son comté.

En juin 2017, il a eu le courage de prononcer un discours dans la langue de l’un des peuples fondateurs du pays. Son allocution à la Chambre des communes a fait le tour du monde.

«Je n’ai pas réalisé à quel point la langue représente une corde sensible pour de nombreuses personnes. Il y a seulement 3000 personnes qui pratiquent le Mohawk. La langue est au cœur de l’identité. C’est le cas du Québec et de tous les autres peuples», ajoute M. Miller.

Devoir historique

Au cours de son prochain mandat, le ministre des Affaires autochtones veut être à l’écoute des nations du peuple autochtone et des Inuits. Un défi énorme. «On ne pourra pas tout régler en quatre ans, dit-il. On a des devoirs historiques envers eux.»

Le ministre Miller fait face aux jugements des tribunaux pour indemniser les habitants des Premières Nations. Derrière ces décisions juridiques, il est conscient de leurs souffrances.

« C’est à nous à remplir nos promesses qui ont été faites lors de la dernière campagne électorale», affirme le député de Ville-Marie-Le Sud-Ouest-Île-des-Sœurs.

Le ministre priorise la lutte contre la pauvreté. «Il y a aussi la lutte pour réaffirmer leur identité qui leur a été enlevée, soyons francs, par l’action des églises ou des gouvernements. Cela a perduré des décennies.»

Il estime qu’une lueur d’espoir se dessine à l’horizon avec l’augmentation du taux de diplomation chez les autochtones. «On signe des conventions d’auto détermination, dit-il et on obtient des réussites économiques à la condition d’y mettre des efforts.»

M. Miller croit que le gouvernement doit contribuer par des investissements soutenus, mais aussi par un désir de réconciliation. «Il ne peut pas y avoir de réconciliation sans reconnaissance de la vérité de ce qui s’est passé et surtout une volonté d’aller de l’avant», allègue-t-il.

Le ministre des Services aux autochtones poursuit ses études du Mohawk afin d’améliorer encore davantage ses connaissances et sa fluidité dans cette langue.

En savoir plus:

Son discours de 20 minutes livré en langue Mohawk en février 2019

Site web : https://www.youtube.com/watch?v=ph7jglcoDPU

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