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OMS: limiter les variants en vaccinant les pays pauvres

Photo: Getty Images

Plus les inégalités entre pays en matière de vaccins persisteront, plus les variants de la COVID-19 se multiplieront. C’est le constat qu’a dressé le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec l’avènement du variant Omicron.

«Plus nous permettons à la pandémie de s’éterniser en omettant de lutter contre les inégalités en matière de vaccination ou de mettre en œuvre des mesures de santé publique et sociales d’une manière adaptée et cohérente, plus nous donnons à ce virus la possibilité de muter dans des manières que nous ne pouvons pas prévoir», a prévenu le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, lors d’une conférence devant les États membres, mardi.

Le Bostwana et l’Afrique du Sud ont rapidement séquencé et signalé le nouveau variant, ce qui limite sa propagation, salue-t-il. Mais «je suis profondément préoccupé par le fait que ces pays sont maintenant pénalisés par d’autres pour avoir fait la bonne chose», déplore le Dr Ghebreyesus.

Selon lui, plusieurs pays appliquent des mesures sanitaires «brutales, fondées» sur «aucune preuve» et qui ne font qu’«aggraver les inégalités». «Nous demandons à tous les États membres de veiller à ce que les personnes à haut risque et vulnérables dans tous les pays soient entièrement vaccinées immédiatement», dit-il.

Solidarité suffisante?

Pendant ce temps, le Canada s’est engagé à expédier au moins 200 millions de doses à la facilité COVAX, une initiative internationale ayant pour but d’offrir un accès équitable à la vaccination à 200 pays différents. «Cela comprend plus de 50 millions de doses de vaccin achetées par le Canada qui, selon Santé Canada, dépassent nos besoins nationaux, ainsi qu’un soutien financier à COVAX pour l’achat et la livraison des doses», précise le cabinet du premier ministre Justin Trudeau à Métro.

«Le Canada continuera d’accorder la priorité au partage des doses excédentaires par l’intermédiaire de la Facilité COVAX, afin de garantir que les vaccins parviennent à ceux qui en ont le plus besoin», promet-on. Depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement canadien a investit 2,5 milliards de dollars dans la lutte à la crise sanitaire à l’international. Le processus d’attribution des vaccins à l’international est transparent, ce qui fait en sorte que le Canada ne peut déterminer à quel pays ses doses excédentaires seront dirigées.

Le programme COVAX connaît toutefois certains ratés. L’OMS espérait avoir reçu deux milliards de doses en 2021. En septembre, il a revu ses attentes à la baisse, à 1,4 milliard. De ce nombre, ils en avaient administré seulement 240 millions. Pour plusieurs pays, c’est l’administration des doses qui pose problème, et non le nombre disponible.

«On peut envoyer des ressources spécifiques en matière d’équipement à ces pays pour s’assurer qu’ils puissent administrer efficacement les vaccins», a estimé le ministre de la Santé du Canada, Jean-Yves Duclos, en conférence de presse mardi.

Priorité aux Québécois

Interrogé au sujet d’un don supplémentaire de doses de vaccins à l’international, le ministre de la Santé du Québec Christian Dubé est demeuré évasif. Il s’agit d’un dossier de juridiction fédérale, sur lequel il n’exerce aucune emprise, a-t-il rappelé. Toutes les doses reçues d’Ottawa seront administrées, a-t-il assuré, n’entrevoyant pas la possibilité de miser sur des doses excédentaires.

«Je regarde les vaccins pour les 5 à 11 ans, pour les 70 ans et plus, et aussi les décisions que la santé publique a à prendre pour les travailleurs de la santé. Si on décidait d’aller plus loin pour une troisième dose pour ces travailleurs et pour d’autres populations, il faut s’assurer de ne pas manquer de vaccins non plus», a exprimé M. Dubé.

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