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La musique pour s’évader des CHSLD

Photo: Chantal Levesque/Métro

Environ 500 fois par année, les musiciens de la Société pour les arts en milieux de santé (SAMS) font rajeunir de 60 ans les résidants des CHSLD de Montréal et de Québec.

Dimanche 1er mars. Des réactions de joie fusent dans la salle d’activités du Centre d’hébergement du Manoir-de-Verdun. Le chanteur et clarinettiste du Early Jazz Band vient d’annoncer la prochaine chanson, On the Sunny Side of the Street, manifestement connue de l’auditoire.

Les premières notes de jazz Nouvelle-Orléans se font entendre. Des têtes blanches commencent à battre la mesure, et des mains, à taper ensemble ou sur les marchettes. On entend fredonner dans l’assistance.

«Ah, c’est beau! C’est numero uno!» s’exclame Gertrude, 87 ans, en faisant danser sa chaise roulante.

«J’adore ces spectacles de musique. C’est entraînant, ça me réveille. Ça me rappelle des souvenirs. Je me sens rajeunir», témoigne Thérèse Toupin, âgée de 83 ans.

Partout dans la salle, c’est le même discours. Les résidants se sentent transportés hors des murs jaunes du CHSLD, où ils se sentent souvent bien seuls.

«C’est plate, les journées sans spectacle», confie Mme Toupin, patiente en hémodialyse.

Des concerts de musique, il y en a une fois par mois, huit mois par année, au Manoir-de-Verdun grâce au SAMS. Les 80 musiciens et chanteurs professionnels engagés par l’organisme ont été choisis à la suite d’auditions. «Ils doivent être d’excellents musiciens et communicateurs. Les rapports humains, ici, sont essentiels», rapporte Françoise Henri, directrice générale de la SAMS.

«J’ai perdu ma grand-mère il y a trois ans et la dernière chose que j’ai faite, c’est aller jouer pour elle dans son centre d’hébergement où c’était la journée du Mardi gras, raconte Jean-Sébastien Leblanc, chanteur du Early Jazz Band. J’avais fait en sorte que ce soit le party dans sa chambre et tout le monde s’était rassemblé autour. J’ai remarqué que les gens des centres d’hébergement connaissent ce répertoire-là et peuvent être intéressés à l’entendre, alors j’ai contacté la SAMS.»

L’organisme paie la moitié du cachet des musiciens, et l’autre moitié est prise en charge par le CHSLD. Selon le technicien en loisir Michel Robichaud, c’est le seul moyen d’assister à des spectacles professionnels pour la majorité des résidants, en perte d’autonomie.

M. Robichaud souligne toutefois que le centre d’hébergement propose plusieurs autres activités de loisirs.

Environ 25 000 personnes profitent des concerts du SAMS au moins une fois dans l’année. L’organisme a toutefois été forcé cette année de réduire de moitié le nombre de concerts dans la région de Québec, ayant perdu une subvention importante du gouvernement du Québec. Un concert-bénéfice sera organisé le 31 mars.

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