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Encore peu de femmes nommées à des postes de haute direction

Marie-Eve Shaffer - Métro

Les hautes directions des entreprises canadiennes comptent de plus en plus de femmes. Mais cette progression se fait à pas de tortue, selon une étude de Catalyst rendue publique jeudi. De 2008 à 2010, le nombre de femmes occupant un poste de cadre supérieur est passé de 16,9% à 17,7%.

Seulement 6,2% de femmes font partie des dirigeants les mieux rémunérés, une hausse de 0,6% depuis 2008, selon l’étude qui s’appuyait sur le classement du Financial Post 500. «Les résultats ne sont pas surprenants, mais ils sont décourageants», a affirmé jeudi la vice-présidente principale, Service aux membres et Opérations internationales, de Catalyst, Deborah Gillis, qui déplore les progrès minimes réalisés en l’espace de deux ans.

Si les femmes ne parviennent pas à accéder à la haute direction des entreprises, c’est qu’elles sont très peu acceptées dans les cercles d’affaires de réseautage, selon Mme Gillis. Elles sont aussi beaucoup moins nombreuses que les hommes à être conseillées par des mentors qui pourraient les aider à cheminer. «Quand nous regardons l’intérêt des femmes pour des postes supérieurs, nous constatons qu’elles sont autant ambitieuses que les hommes», a relaté la vice-présidente de la Catalyst. Selon elle, les dirigeants d’entreprises doivent être sensibilisés à la cause des femmes afin qu’ils se donnent des objectifs  concernant leur avancement comme ils le feraient pour une stratégie d’affaires.

Pour augmenter le nombre de femmes au sein des hautes directions, la PDG du Réseau des femmes d’affaires du Québec, Ruth Vachon, croit de son côté que les conseils d’administration doivent être davantage féminisés. «Les conseils d’administration ont une incidence directe sur les entreprises, a-t-elle expliqué. Par exemple, le Mouvement Desjardins est dirigé par une femme, [Monique F. Leroux]. Son conseil d’administration comprend plusieurs femmes. Alors, il y a une vision qui va se refléter dans les nominations à l’intérieur de l’entreprise.»

Des quotas pourraient aussi être imposées et des mesures pourraient être prises au sein des gouvernements pour favoriser les entreprises dirigées par des femmes, suggère Mme Vachon. Environ le tiers des entreprises canadiennes ne comprennent aucune femme au sein de la haute direction. Elles se privent d’une main d’Å“uvre de talent, selon Deborah Gillis, qui pourrait améliorer leur performance.

Projet de loi sur l’équité
Un projet de loi sur la représentation équitable des hommes et des femmes au sein des conseils d’administration a été présenté à Ottawa par la sénatrice Céline Hervieux-Payette. Il est présentement rendu à l’étape de la deuxième lecture au sénat. Il vise les entreprises gouvernementales, les institutions financières et les sociétés cotées à la Bourse. Une résolution pour appuyer le projet de loi devrait être débattue cet été lors du congrès national du Parti libéral.

«Il faut une loi, insiste Mme Hervieux-Payette. Il existe un système qui exclut les femmes des conseils d’administration.» Selon elle, la durée des mandats des administrateurs doit aussi être restreinte et il faut limiter à quatre le nombre de conseils sur lesquelles peut siéger une même personne. «Ce qui serait sain, ce serait d’amener du sang neuf au sein des conseils d’administration et des nouvelles idées», a dit la sénatrice.

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