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Afrique du Sud: Jacob Zuma aurait accepté de démissionner

South African President Jacob Zuma, waves as he leaves parliament in Cape Town, South Africa, Tuesday, Feb. 6, 2018, after it was announced that this years state of the nation address that was to be delivered on Thursday will be postponed. Officials say Zuma will not make the address because of concerns that lawmakers may disrupt the event. (AP Photo) Photo: AP

Le Congrès national africain (ANC) a reporté au 17 février une réunion de son Comité exécutif national (NEC) potentiellement capitale pour l’avenir du président sud-africain Jacob Zuma, qui aurait accepté de démissionner une fois que certaines conditions auront été remplies.

Le chef de l’Etat sud-africain, dont le mandat expire à la mi-2019, est affaibli par des scandales à répétition, des accusations de corruption et l’élection, en décembre dernier, de son vice-président Cyril Ramaphosa à la présidence de l’ANC.

La réunion du NEC devait avoir lieu initialement mercredi et se prononcer sur « un sujet de grande préoccupation », alors même que les appels au départ de Zuma se multiplient au sein du parti au pouvoir en Afrique du Sud.

Le NEC, qui est l’organe décisionnaire de l’ANC, a le pouvoir de demander au président de quitter ses fonctions prématurément.

Le secrétaire général du parti, Ace Magashule, a expliqué mardi que la réunion du comité exécutif avait été reportée afin de permettre à Zuma et Ramaphosa de tenir des « discussions constructives » sur la transition.

Il n’a pas donné de détails mais selon le Times de Johannesburg, un accord a été conclu entre les deux hommes permettant au chef de l’Etat de « partir dignement ».

Un vote de défiance est prévu au parlement le 22 février. Jacob Zuma a déjà surmonté par le passé plusieurs tentatives de le mettre sur la touche.

Dans un communiqué, la présidence a nié que Zuma chercherait à limoger Ramaphosa du poste de vice-président pour le remplacer par son ex-femme, Nkosazana Dlamini Zuma, comme l’affirme le Parti communiste sud-africain, allié de l’ANC.

Avant le report de la réunion du NEC annoncé dans la soirée, la secrétaire générale adjointe de l’ANC, Jessie Duarte, avait déclaré que les dirigeants du parti avaient décidé de présenter mercredi devant le comité exécutif une proposition dont elle n’a pas voulu révéler la teneur.

« Nous discuterons d’un sujet de grande préoccupation pour nous tous au sein de l’ANC, et d’intérêt public pour le peuple d’Afrique du Sud », avait-elle dit.

« Un vote de défiance n’est pas souhaitable, quelles que soient les circonstances. Nous ne croyons vraiment pas que l’Afrique du Sud veuille nous voir plonger le président de la République dans l’embarras », avait-elle ajouté.

Discours sur l’état de la nation repoussé
Les six principaux membres de la direction de l’ANC ont rencontré Jacob Zuma dimanche soir dans la résidence officielle du président à Pretoria mais cette réunion n’a donné lieu à aucune communication. Selon certains analystes, trois d’entre eux auraient demandé à Zuma de démissionner mais trois autres, dont Duarte, auraient soutenu le président.

Jacob Zuma devait prononcer son discours sur l’état de la Nation jeudi prochain mais le président du Parlement a demandé le report de cette allocution, ce que le groupe ANC a accepté.

Les partis de l’opposition souhaitent que ce discours soit repoussé après le vote de défiance du 22 février.

Pour sa part, Jacob Zuma présidait mardi des réunions de routine et n’a nullement convoqué en urgence le gouvernement, comme le bruit en a couru dans la matinée, a dit son porte-parole, Bongani Ngqulunga. Un conseil des ministres est prévu le mercredi 14 février.

Lundi, Jacob Zuma a rencontré le roi des Zoulous Goodwill Zwelithini, qui selon une source proche du souverain lui aurait demandé de démissionner. « Si je démissionne maintenant, cela voudrait dire que je reconnais avoir fait quelque chose de mal », aurait répondu le président.

L’influente Fondation Nelson Mandela a estimé dans un communiqué que Zuma devait partir et l’opposant Mmusi Maimane, dirigeant de l’Alliance démocratique, a souligné la nécessité d' »un nouveau départ » pour le pays.

Au pouvoir depuis 2009, Jacob Zuma est pris dans plusieurs affaires de détournement de fonds publics et de corruption présumée, sur fond de mauvaise santé de l’économie sud-africaine. (Avec Alexander Winning à Johannesburg et Wendell Roelf au Cap; Danielle Rouquié, Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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