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En Turquie, une nouvelle vie attend Maya, petite Syrienne née sans jambes

Eight-year-old Syrian girl Maya and her father, born without legs, arrive to an Istanbul clinic on June 29, 2018, to get prosthetic legs after being evacuated from Syria. Earlier this month, Maya Merhi, 8, who was born with no legs due to a congenital condition, was moving around a Syrian refugee camp on artificial limbs made of plastic tubing and tin cans.But after pictures of her plight, including those taken by AFP in Syria were seen around the world, she was brought to Istanbul for treatment. And her life should be about to change."Maya will walk," said Dr Mehmet Zeki Culcu, the doctor treating her at an Istanbul hospital. / AFP PHOTO / BULENT KILIC Photo: AFP

Les images la montrant en train de se traîner dans la poussière à l’aide de prothèses faites de boîtes de conserve ont bouleversé le monde entier. Maya, une fillette syrienne née sans jambes, a été évacuée en Turquie, où sa vie s’apprête à changer.

Le médecin orthoprothésiste qui la traite à Istanbul, où la fillette âgée de huit ans se trouve désormais avec son père, en fait le serment: « Maya marchera ».

Les images, diffusées il y a une dizaine de jours par l’AFP et d’autres médias, montrent la petite Maya Merhi marchant péniblement à l’aide de cet assemblage fait de conserves et de tubes en plastique dans un camp de toile pour déplacés à Idleb, dans le nord de la Syrie.

Ces prothèses de fortune ont été fabriquées par le père de Maya, Mohammad Merhi, 34 ans, né lui aussi avec la même malformation congénitale.
Leurs images ont suscité une vague de sympathie dans le monde, conduisant le Croissant-Rouge turc à rapidement évacuer la fillette et son père à Istanbul où ils ont été pris en charge dans une clinique spécialisée.

« Maya va marcher. Dans les trois mois à venir, j’espère », déclare à l’AFP le docteur Mehmet Zeki Culcu qui s’occupe d’eux.

Mohammad Merhi et sa famille habitaient dans la campagne du sud d’Alep mais avaient dû partir pour Idleb au début de l’année pour fuir les combats qui faisaient rage dans leur région d’origine, touchée de plein fouet par les affres de la guerre civile en Syrie.

Boîtes de thon

Maya, comme son père, se déplaçait jusqu’à il y a quelques mois en rampant, mais n’était plus en mesure de le faire après avoir subi une intervention chirurgicale qui a raccourci davantage ses membres amputés.

« Après l’opération, elle ne pouvait plus se déplacer et restait tout le temps assise dans la tente », explique à l’AFP le père de Maya qui a aussi cinq autres enfants, deux garçons et trois filles, dont aucun ne souffre de la même malformation congénitale.

« Pour la faire sortir de la tente, j’ai eu l’idée d’équiper les jambes amputées d’un bout de tube en plastique bourré d’éponge afin d’alléger la pression sur ses membres. Ensuite, j’ai rajouté deux boîtes de thon vides, car le tuyau en plastique ne résistait pas assez à la friction avec le sol », ajoute-t-il.

Dotée de cet appareillage sommaire, Maya s’est remise à se déplacer hors de la tente, et allait même seule à l’école du camp. Le père remplace les tubes de plastique usés une fois par mois et les boîtes de conserve une fois par semaine.

Assise dans les bras de son père sur son fauteuil roulant, Maya, l’air traumatisé, ne dit pas un mot.

Le père aussi se verra poser des prothèses à la clinique turque, mais c’est surtout le sort de sa fille qui le préoccupe. « C’est plus important que ce soit elle qui marche pour qu’elle devienne autonome. Ce sera comme une nouvelle vie pour nous », espère-t-il.

« Je rêve de la voir marcher, aller à l’école et en revenir sans souffrir », poursuit-il.

« Système D »

Le docteur Culcu, qui indique avoir été « très touché » par les images de Maya marchant sur les boîtes de conserve, a décidé de prendre en charge le coût des prothèses.

« Nous sommes contactés par des gens du monde entier qui veulent faire des dons. Mais ce sujet est clos, je me charge du coût », explique-t-il.
Selon lui, l’assemblage de fortune concocté par le père dans le camp à Idleb pourrait aider Maya à apprendre à marcher plus rapidement une fois les prothèses posées.

« On ne peut pas appeler cela des prothèses, c’était un genre de système D pour qu’elle marche. Avec l’énergie du désespoir, sans aucun moyen, son père a transformé cette souffrance en espoir », dit-il.

« Nous allons profiter de ce système qui lui a donné les bases pour apprendre à marcher. De ce fait nous allons pouvoir passer plus vite le stade de l’apprentissage à tenir en équilibre », souligne le médecin.

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