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Donald Trump prédit un accord commercial «substantiel» avec le Royaume-Uni après le Brexit

Le président américain, Donald Trump et la première ministre britannique, Theresa May Photo: AP Photo/Frank Augstein
Rédaction - Agence France-Presse

Donald Trump s’est entretenu mardi avec Theresa May, à qui il a fait miroiter un «accord commercial très, très substantiel» après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

«Je pense que nous aurons un accord commercial très, très substantiel», «un accord très équitable», a déclaré le président américain dans la matinée avant de discuter commerce avec des chefs d’entreprise britanniques et américains en compagnie de la première ministre conservatrice. Celle-ci a estimé qu’il y avait «d’énormes opportunités à saisir ensemble».

Les deux dirigeants se sont ensuite retrouvés à Downing Street pour de plus amples discussions, tandis qu’à quelques pas de là, quelques milliers de personnes manifestaient bruyamment dans le centre de Londres leur opposition à la visite d’État du président américain, soit bien moins que lors de la visite de M. Trump en juillet 2018. Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a prévu de s’adresser aux manifestants en début d’après-midi.

«Sa misogynie, son déni du changement climatique… Trump se trompe sur tous les tableaux», a déclaré à l’AFP un des manifestants, Steve Gray, âgé de 53 ans.

Des militants anti-Trump ont fait défiler une statue du président assis sur une cuvette de WC, son téléphone portable à la main, tandis qu’un ballon le caricaturant en bébé furibond flottait dans le ciel près du Parlement britannique.

Déjà déployé lors de sa dernière visite en juillet 2018, ce ballon fait office de «mascotte» pour ceux qui dénoncent «la politique haineuse et clivante de Trump», a dit à l’AFP Leo Murray, militant pour l’environnement.

C’est une première ministre sur le départ qui donnera une conférence de presse avec Donald Trump en début d’après-midi.

Mme May quittera formellement ses fonctions vendredi, après avoir échoué à mettre en oeuvre la sortie de l’Union européenne, repoussée au 31 octobre au plus tard. Elle assurera toutefois la transition jusqu’à ce qu’un nouveau chef de gouvernement soit choisi par son Parti conservateur d’ici le 20 juillet.

«Je ne sais pas exactement quel est votre timing mais restez dans les parages, faisons cet accord», a déclaré Donald Trump à Theresa May sur le ton de la blague. Bien qu’il ait fustigé par le passé sa gestion du Brexit, il l’a félicitée mardi pour son «travail fantastique».

Fidèle à lui-même, le tempétueux président n’a pas hésité à donner son avis sur ce dossier peu avant sa venue lundi à Londres, recommandant au Royaume-Uni de claquer la porte du club européen sans accord, un scénario auquel s’est toujours opposée Mme May. «Un grand accord commercial est possible une fois que le Royaume-Uni se sera débarrassé de ses chaînes», a-t-il tweeté lundi soir.

Il a aussi jugé que Boris Johnson, ancien ministre des Affaires étrangères, ferait un «excellent» premier ministre. Ce dernier s’est entretenu une vingtaine de minutes avec Donald Trump par téléphone, mais a décliné l’offre d’un entretien face à face pour des raisons d’agenda, a indiqué l’entourage du député conservateur à l’AFP.

Selon l’agence de presse britannique Press Association, le président américain devrait en revanche rencontrer le ministre de l’Environnement Michael Gove, un des rivaux de M. Johnson.

Lors de leur rencontre, Theresa May et Donald Trump devaient aussi aborder d’autres dossiers brûlants: l’Iran, avec la volonté affichée du Royaume-Uni de défendre l’accord nucléaire que Donald Trump a remis en cause; ou encore l’environnement, les États-Unis s’étant retirés de l’Accord de Paris sur le climat.

Washington fait aussi pression sur Londres pour exclure Huawei de son réseau 5G. Dimanche, dans le Sunday Times, Donald Trump a demandé au gouvernement britannique de se montrer «très prudent» quant à la place qu’il compte donner au géant chinois des télécommunications.

La visite de trois jours du président américain a débuté lundi de manière peu diplomatique, M. Trump qualifiant de «loser total» le maire de Londres, qui a dénoncé les honneurs réservés au président américain.

L’imprévisible président avait ensuite été accueilli en grande pompe par la reine à Buckingham Palace puis avait pris le thé avec le prince Charles et son épouse Camilla, avant un banquet officiel, boudé par plusieurs personnalités politiques dont le président de la Chambre des communes John Bercow.

Lors de ce banquet, M. Trump a loué «l’amitié éternelle entre nos deux peuples», et salué le règne «véritablement remarquable» d’Elizabeth II, couronnée en 1953.

La monarque a, elle, évoqué l’importance des institutions internationales mises en places après la Seconde Guerre mondiale «afin que les horreurs du conflit ne se reproduisent plus», une adresse à peine voilée à un président ouvertement critique de ces instances.

Mardi, Donald Trump participera à un dîner à la résidence de l’ambassadeur américain auquel participeront le prince Charles et son épouse Camilla.

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