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La tempête Barry devient un ouragan de catégorie 1

La ville de Morgan City, en Louisiane, se prépare à la tempête tropicale Barry. Photo: Photo by Seth HERALD / AFP

La tempête Barry s’est transformée samedi matin en ouragan de catégorie 1, sur une échelle qui en compte cinq, affleurant les terres de Louisiane, a annoncé le Centre national des ouragans (NHC).

«Des dangereuses montées des eaux, de fortes pluies et vents sont en cours sur la côte du centre-nord du Golfe» du Mexique, ont prévenu les météorologues dans leur bulletin d’information de 15h00 (heure locale), précisant que l’ouragan soufflait alors à 120 km/h et qu’il allait s’affaiblir en se déplaçant au-dessus de la Louisiane au moins jusqu’à dimanche.

Il s’agit du premier ouragan de la saison dans l’Atlantique, qui va de juin à novembre.

Avant même son arrivée, il provoquait déjà samedi matin des inondations en particulier sur les côtes dont plusieurs milliers de personnes ont été évacuées.

Barry transporte «une extraordinaire quantité d’humidité» qui présente «un potentiel de fortes pluies» jusque dans le nord des États-Unis, a prévenu samedi matin Ken Graham, directeur du NHC, dans une vidéo sur Facebook Live.

Et comme il se déplace «lentement», des précipitations aussi importantes «posent quelques problèmes pour les cours d’eau» et augmentent les risques d’inondations soudaines même dans des États éloignés du Golfe du Mexique comme le Missouri.

Le niveau de la mer et du lac Pontchartrain, sur les berges duquel est nichée La Nouvelle-Orléans –ville située à 5 mètres en-dessous du niveau de la mer par endroits – subissait samedi matin une hausse pouvant aller jusqu’à 1,8 mètre.

Dans cet État du sud des États-Unis, le souvenir du terrible ouragan Katrina en 2005 reste vivace, avec ses plus de 1800 morts.

Les autorités ont multiplié les mises en garde et le dispositif anti-inondation composé notamment d’un réseau de digues de 6,10 mètres de hauteur et de vannes a été activé.

Et les 118 pompes chargées d’évacuer les eaux étaient en conditions opérationnelles «optimales».

La Nouvelle-Orléans est bien préparée et les digues devraient tenir, a affirmé le gouverneur John Bel Edwards, qui a décrété l’état d’urgence mercredi. «Personne ne doit prendre cette tempête à la légère», a-t-il tweeté.

Ville fantôme
La petite ville de Morgan City, située à environ 140 kilomètres au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans, devrait être la première touchée.

Selon une équipe de l’AFP sur place samedi matin, ce n’était qu’une ville fantôme recevant des trombes d’eau, balayée par de fortes rafales de vent. Des arbres jonchaient des rues de plusieurs quartiers et la rivière Atchafalaya était sortie de son lit.

La maire de La Nouvelle-Orléans LaToya Cantrell a appelé les habitants à rester à l’abri. La ville avait instauré un couvre-feu pour la nuit de vendredi à samedi, à l’instar d’autres localités.

Dans le Quartier français, le coeur historique de la ville, où des sacs de sable et des panneaux de bois protégeaient les magasins, quelques fêtards avaient quand même tenu à descendre la célèbre Bourbon Street en chantant et en buvant des cocktails «ouragan».

Des milliers d’habitants ont évacué vendredi les zones côtières. D’autres, en particulier dans les bayous, ont choisi de braver les éléments.

«On est déjà restés pendant des gros ouragans alors qu’on aurait dû partir», explique Keith Delahoussaye, un mécanicien de 60 ans, devant son mobile home à Port Sulphur. «Mais on partira si on voit que l’eau monte jusqu’ici», ajoute-t-il en surveillant le Mississippi voisin.

Des dizaines, peut-être même des centaines, d’habitants de Plaquemines, non loin, se sont réfugiés dans des «camps des marais», les bayous du delta seulement accessibles par bateau.

Les inquiétudes tiennent surtout aux pluies diluviennes et à la submersion côtière qui accompagnent la tempête.

D’autant que le sol est déjà saturé après de récents orages et une pluviosité importante depuis le début de l’année ayant provoqué plusieurs crues du Mississippi.

Cumul de précipitations
La tempête devrait apporter 25 à 50 cm de pluie en Louisiane et dans l’État voisin du Mississippi –où le gouverneur Phil Bryant a déclaré l’état d’urgence vendredi –, mais l’accumulation des précipitations pourrait atteindre 63 cm par endroits.

Le Mississippi, plus grand fleuve d’Amérique du Nord, atteignait dès vendredi son niveau de crue (5,18 mètres) à La Nouvelle-Orléans. Il ne devrait finalement pas aller au-delà, selon les météorologues qui ont revu samedi leurs prévisions à la baisse.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi soir la Louisiane en situation d’urgence, permettant aux agences fédérales de participer aux secours.

Cet État reste traumatisé par le souvenir de l’ouragan Katrina en août 2005. Les digues protégeant la Nouvelle-Orléans avaient cédé, inondant 80% de la cité et causant un millier de morts, sur le total de plus de 1800 durant la catastrophe. Les dégâts ont été évalués à plus de 150 milliards de dollars.

Pour le réseau GSCC, qui rassemble des professionnels du climat du monde entier, «le risque de Barry est différent de celui de Katrina: en 2005, les digues de la côte avaient cédé, cette fois-ci, ce sont les digues du fleuve qui seront testées».

Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs vols samedi matin, les activités du port étaient perturbées depuis vendredi et un concert des Rolling Stones prévu dimanche à la Nouvelle-Orléans a été reporté à lundi. «On est ici avec vous, on traversera ça ensemble», a déclaré le groupe dans un communiqué.

Agence France-Presse

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