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Les «gilets jaunes» tentent de se remobiliser en France

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Des manifestants portant un gilet jaune près de l'Arc de Triomphe à Paris. Photo: Archives/Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Simon VALMARY / Robin LEGRAND - Agence France-Presse

Un an après le début de leur mouvement, les «gilets jaunes» français ont commencé samedi à se rassembler dans l’espoir de relancer leur mouvement, un anniversaire particulièrement surveillé par les forces de l’ordre à Paris, où plusieurs stations de métro ont été fermées.

«Ça va péter, ça va péter», «On est là même si Macron il veut pas», «Joyeux anniversaire», chantaient des manifestants Porte de Champerret, dans le nord-ouest de la capitale, départ d’une manifestation autorisée.

De multiples appels à manifester au cours du week-end ont été lancés et «plusieurs milliers» de personnes sont attendues dans la capitale française pour les un an de cette révolte, initialement partie de la contestation d’une taxe sur le carburant, avant de devenir un ample mouvement de contestation qui a ébranlé le mandat du président Emmanuel Macron.

Vers 10H00 (09h00 GMT), quelques dizaines de «gilets jaunes» ont envahi à pied le boulevard périphérique voisin, entraînant immédiatement une intervention de forces de l’ordre, et un reflux tout aussi rapide des manifestants. Porte de Champerret, les forces de l’ordre ont à plusieurs reprises usé de gaz lacrymogènes pour tenter, en vain, de disperser les manifestants.

Dans le sud de la capitale, place d’Italie, point de départ d’une deuxième manifestation, la police a délogé à coups de grenades lacrymogènes un petit groupe qui avait incendié des palettes en bois.

Un premier bilan de la préfecture de police faisait état en fin de matinée de plus d’un millier de contrôles et de 24 interpellations dans la capitale.

Le 17 novembre 2018, près de 300 000 personnes, chasuble fluo sur le dos, avaient répondu à un appel lancé sur Facebook, hors de tout cadre politique ou syndical, et occupé des centaines de ronds-points, symboles de la France périurbaine au pouvoir d’achat en berne.

Le même jour, à Paris, certains bloquaient une partie des Champs-Élysées, une avenue devenue ensuite emblématique des samedis de manifestations, dont le saccage en décembre avait créé une onde de choc, en France et à l’étranger. Mi-mars 2019, les autorités avaient interdit les manifestations de gilets jaunes sur «la plus belle avenue du monde».

Un an plus tard, les points névralgiques de la capitale, des Champs-Élysées à la Concorde, ou aux abords des ministères, étaient quadrillés samedi par les forces de l’ordre. Plusieurs stations de métros ou de RER étaient fermées «jusqu’à nouvel ordre».

Après que le gouvernement a concédé primes d’activité, heures supplémentaires défiscalisées et organisé un vaste débat national, le mouvement s’est progressivement étiolé depuis le printemps, pour ne plus réunir que quelques milliers de manifestants lors des derniers week-ends.

Mais la mobilisation de samedi tient les autorités en alerte. Sur l’ensemble du territoire, elles s’attendent à ce qu’elle soit «importante», avec 270 actions annoncés tout le week-end, mais moindre que celles de décembre ou janvier, au plus fort du mouvement.

Objectif Champs-Élysées ?

L’événement le plus suivi sur Facebook, qui rassemble plus de 5300 participants et 7000 personnes, annonce notamment un «anniversaire sur les Champs-Élysées».

L’une des figures emblématiques de la contestation, Éric Drouet, a publié une vidéo pour proposer aux manifestants un rassemblement à pied non déclaré, «hors de la zone interdite» dans un lieu encore non déterminé, qui les mènerait ensuite sur l’avenue «sans signes distinctifs, ni gilets jaunes».

Plusieurs actions de blocage sont annoncées dans des «temples de la consommation». Des rassemblements sont programmés dans plusieurs grandes villes. Des appels à réoccuper les ronds-points, avec ou sans blocages, ont également été lancés. À l’apogée du mouvement, en 2018, les blocages de ronds-points se comptaient par centaines en France.

Dimanche, des rassemblements sont aussi annoncés à Paris et en province.

Au coeur de la crise, en décembre 2018, le président Macron était apparu sonné par la violence du rejet de sa personne lors des manifestations. Ayant désormais surmonté la tempête, il a réitéré sa volonté de «transformer le pays». Mais avec «plus de patience et d’écoute», a-t-il assuré récemment.

Une majorité de Français restent cependant dubitatifs, doutant de sa capacité à changer, selon plusieurs sondages, malgré les 17 G€ d’aides et de baisses d’impôts annoncés par le président pour tenter de désamorcer la crise.

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