Soutenez

Le chef de la Cour suprême tance des propos «dangereux» d’un leader démocrate

Chuck Schumer
Chuck Schumer Photo: Sarah Silbiger/Getty Images/AFP

Le chef de la Cour suprême des États-Unis John Roberts a vivement critiqué mercredi des propos selon lui «dangereux» tenus par un leader démocrate en marge d’une audience consacrée au sujet explosif de l’avortement.

Alors que le temple du Droit américain examinait une loi de Louisiane accusée de restreindre l’accès aux interruptions volontaires de grossesse (IVG), le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a participé à une manifestation organisée devant la Cour par les défenseurs du droit à l’avortement.

Devant les caméras, il s’en est pris nommément aux deux juges conservateurs désignés par Donald Trump, Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh, dont l’arrivée à la Cour a galvanisé les opposants à l’IVG. «Vous avez déclenché une tempête, vous en payerez le prix. Vous ne savez pas ce qui vous frappera si vous confirmez ces décisions horribles», a-t-il lancé.

Ces déclarations ont été suivies d’une ferme mise au point du chef de la haute Cour, un farouche défenseur de son indépendance par rapport aux politiques.

«Des déclarations menaçantes de cette sorte, émanant des plus hauts niveaux de gouvernement, ne sont pas seulement inappropriées, elles sont dangereuses», a estimé John Roberts dans un rare communiqué.

«Tous les membres de la Cour vont continuer à faire leur travail sans peur ni faveur pour aucun des camps», a-t-il ajouté.

En 2018, à la surprise générale, John Roberts était déjà sorti de sa réserve pour recadrer le président Donald Trump qui, une nouvelle fois, avait accusé un magistrat d’être partisan.

«Il n’y a pas de juges pro-Obama, ou de juges pro-Trump, pro-Bush ou pro-Clinton», avait souligné le magistrat dans un communiqué inédit.

Mais Chuck Schumer lui avait reproché récemment de ne pas s’être fait entendre quand Donald Trump avait critiqué la juge en charge du dossier de son ancien conseiller Roger Stone.

«Parler de l’indépendance du judiciaire en des termes généraux est bien, avait-il déclaré. Mais ne pas s’élever au dessus du brouhaha quand une juge est attaquée par le président avant de prononcer une sentence ? C’est là qu’on a besoin que le chef de la Cour suprême se fasse entendre.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.