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Accusé de harcèlement sexuel, Placido Domingo renonce à se produire

Accusé de harcèlement sexuel, Placido Domingo renonce à se produire
Placido Domingo Photo: Phillip Faraone/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Le chanteur lyrique espagnol Placido Domingo a annoncé jeudi qu’il renonçait à chanter à l’opéra de Madrid et sur d’autres scènes de théâtres embarrassés par les accusations de harcèlement sexuel le visant.

L’artiste de 79 ans, qui avait demandé pardon mardi à la vingtaine de femmes l’accusant aux États-Unis, a par ailleurs regretté que ses excuses aient pu donner une «fausse impression».

Placido Domingo dément

«Mes excuses étaient sincères et faites de tout coeur, envers toute collègue que j’aurais pu blesser d’une façon ou d’une autre par tout ce que j’ai dit ou fait», a-t-il écrit dans un communiqué.

«Mais je sais ce que je n’ai pas fait et je le nierai à nouveau», a-t-il écrit, pour de nouveau démentir certaines des accusations. «Je n’ai jamais été agressif envers personne, et je n’ai jamais rien fait pour entraver ou nuire à la carrière de quelqu’un», a-t-il assuré.

Sa demande de pardon avait coïncidé avec la publication d’une enquête indépendante – commandée par le syndicat américain des artistes d’opéra – concluant qu’il avait eu par le passé «un comportement inapproprié, allant du flirt aux avances sexuelles, au sein et à l’extérieur de son lieu de travail».

A Madrid, le ministère de la Culture espagnol avait aussitôt décidé mercredi de le retirer de l’affiche d’un spectacle prévu en mai au Théâtre national de la Zarzuela, où il devait célébrer ses 50 ans de carrière.

«À partir du moment où il dit que ce qui s’est passé s’est passé» et concerne «des faits graves touchant de nombreuses femmes, nous avons décidé qu’il n’y avait pas lieu de maintenir sa présence», s’est justifié le ministre espagnol de la Culture, José Manuel Rodríguez Uribes.

Traitement équitable

Le chanteur a en fait renoncé à chanter dans La Traviata, au célèbre Théâtre royal de Madrid, «quelques heures avant une réunion» de la direction de cet opéra qui devait décider s’il le retirait de l’affiche, selon un communiqué de l’institution culturelle, géré par une fondation publique où le ministère est représenté.

Le Théâtre royal a ensuite réaffirmé «sa politique de tolérance zéro à l’égard du harcèlement et des abus de toutes sortes et sa solidarité permanente avec les victimes».

Dans une enquête publiée en août par l’agence Associated Press (AP), neuf femmes affirmaient avoir été harcelées par Placido Domingo à partir de la fin des années 1980, l’accusant d’attouchements, de baisers forcés, de remarques déplacées et d’avoir nui à leur carrière en cas de refus. AP avait publié en septembre une seconde enquête affirmant que onze autres femmes s’étaient manifestées comme victimes.

L’artiste ovationné sur toutes les scènes du monde avait dû renoncer à sa carrière aux États-Unis. Il avait quitté en octobre la direction de l’opéra de Los Angeles, renoncé à se produire au Metropolitan Opera de New York, avant d’être décommandé par d’autres opéras américains.

Prendre les devants

Sentant que cela pouvait désormais se produire en Europe, le chanteur a pris les devants en annonçant qu’il se retirerait «des représentations dans les théâtres et les compagnies qui auraient des difficultés à assumer ces engagements».

De fait, les organisateurs d’un festival de musique et danse à Ubeda dans le sud de l’Espagne ont annoncé jeudi «l’annulation du concert» de Placido Domingo prévu le 3 mai.

L’artiste a encore de nombreuses représentations prévues prochainement à Hambourg, Moscou, Vérone ou encore Londres… En Autriche, il a des engagements à l’Opéra de Vienne en juin et au festival de Salzbourg en août.

La direction du Festival de Salzbourg avait publié mardi un communiqué prudent. Disant vouloir « traiter équitablement » le chanteur, elle indiquait qu’elle recueillerait «des informations complètes sur l’avancement des enquêtes aux États-Unis» avant de faire connaître sa décision.

L’Opéra de Vienne avait indiqué mardi à l’AFP qu’il allait «examiner posément la question».

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