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Colombie: le président juge biaisé et imprécis le rapport de l’ONU sur les droits humains

ONU Colombie
Des manifestants scandent des slogans sur le site où Dilan Cruz a été blessé le 26 novembre. M. Cruz est décédé des suites des blessures causées par un policier anti-émeutes. Photo: Guillermo Legaria/Getty Images

Le président de la Colombie Ivan Duque a considéré jeudi comme biaisé et imprécis un rapport des Nations unies (ONU) sur la situation des droits humains dans son pays, qui fait état d’homicides et d’abus commis par des militaires et des policiers.

«Il faut toujours analyser ces documents avec beaucoup de sérénité et c’est ce que nous avons fait, mais je dois exprimer mes préoccupations», a déclaré le chef de l’État devant des journalistes.

«Ce qui me préoccupe, c’est que (le rapport) comprend des imprécisions (…), c’est qu’il ne dit pas la vérité sur les progrès» du pays en matière de défense des droits humains, a-t-il ajouté.

«Il ne peut y avoir aucun parti pris et nous serons là où il faut, au Conseil des droits de l’homme (de l’ONU), pour faire entendre la voix du gouvernement colombien», a dit M. Duque.

Le ministère des Affaires étrangères avait indiqué un peu plus tôt dans un communiqué qu’il présenterait ses commentaires sur le rapport, en estimant qu’il n’était ni «complet» ni «à jour», et qu’il contenait des «considérations qui frisent les opinions politiques, ainsi que des évaluations et des conclusions qui dépassent son champ d’action».

La Haute commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme Michelle Bachelet a alerté mercredi sur des homicides et autres abus présumés commis par des militaires et des policiers en Colombie, depuis l’accord de paix de 2016 avec l’ex-guérilla Farc.

Lors de la présentation du rapport annuel sur la situation des droits humains dans le pays, le représentant de Mme Bachelet en Colombie, Alberto Brunori, a fait état de «15 cas présumés de privation arbitraire du droit à la vie en 2019» aux mains des forces de l’ordre.

«Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré par ce service depuis 2016», a-t-il souligné. Il a précisé que dans 13 cas de morts impliquant des agents de l’État, «il a été observé» un usage «inutile et/ou disproportionné de la force».

Le rapport fait aussi état d’abus sexuels, de corruption, de complicité avec des groupes illégaux et d’attaques contre des journalistes de la part de membres des forces de l’ordre.

Fin novembre 2016, le gouvernement de l’ex-président centriste Juan Manuel Santos et la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) signaient, avec le soutien de l’ONU, un accord de paix historique.

Ce pacte a permis le désarmement de la plus ancienne rébellion du continent américain, apparue en 1964, et sa transformation en parti politique.

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