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Primaires démocrates: le duel Biden-Sanders perturbé par le coronavirus

Primaire démocrate: le duel Biden-Sanders perturbé par le coronavirus
Bernie Sanders et Joe Biden lors du débat démocrate de Charleston le 25 février. Photo: Win McNamee/Getty Images

Joe Biden, le grand favori, et Bernie Sanders, en perte de vitesse, se retrouvent dimanche soir à Washington pour le premier face-à-face télévisé des primaires démocrates désormais perturbées par le nouveau coronavirus.

Le plateau de CNN va sembler bien vide: on est loin des vingt candidats répartis sur deux soirées lors des premières joutes en juin.

Ce onzième débat des primaires démocrates se résume désormais à un duel entre l’ancien vice-président des États-Unis et le sénateur socialiste, avant un nouveau rendez-vous de ce marathon électoral mardi dans des États-clés comme la Floride ou l’Ohio.

Après des débuts calamiteux, Joe Biden, 77 ans, a fait un retour spectaculaire et a rassemblé derrière lui le camp modéré, convaincu qu’il est le mieux placé pour battre Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.

Bernie Sanders, 78 ans, a lui fait le chemin inverse, enchaînant les défaites en mars après avoir été le favori à l’issue des premiers votes en février.

Sa position semble donc précaire.

C’est d’ailleurs un discours paradoxal qu’il a tenu mercredi, au lendemain d’un échec lourd en symboles dans le Michigan, bastion industriel de Midwest.

«Joe, que vas-tu faire?»

Le sénateur du Vermont a reconnu avoir perdu, pour l’heure, un débat crucial de ces primaires démocrates: convaincre qu’il est capable d’empêcher le milliardaire républicain d’empocher un second mandat.

Mais au lieu d’en tirer les conclusions et d’appeler au rassemblement derrière Joe Biden, il a donné rendez-vous à l’ancien vice-président de Barack Obama ce dimanche pour lui poser des questions de fond.

«Joe, que vas-tu faire?», a-t-il lancé à plusieurs reprises en énumérant plusieurs points de son propre programme, sur le coût de la santé, la dette étudiante ou le climat.

Une manière de réclamer des gages à son rival, avant un éventuel retrait, sur sa «révolution politique» qui électrise des foules souvent jeunes? «Bernie» a en tout cas estimé avoir d’ores et déjà «gagné le débat idéologique» et «générationnel», en rendant incontournables, même pour les plus modérés des démocrates, nombre de ses idées très à gauche pour les Etats-Unis.

«Donald Trump doit être battu et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela arrive», a promis Bernie Sanders.

Joe Biden, qui a un programme plus centriste mais aussi, jusqu’ici, moins détaillé, lui avait d’ailleurs tendu la main mardi sur le même registre: «Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump».

Reste à savoir si l’ancien vice-président, dont les prestations lors des précédents débats n’ont pas toujours été convaincantes et qui multiplies bourdes et lapsus, tiendra la durée lors d’un tête-à-tête de deux heures.

Meetings annulés

Joe Biden a pris une avance confortable dans la course aux délégués qui désigneront en juillet le candidat démocrate. Et la Floride, l’Ohio, l’Illinois et l’Arizona, gros pourvoyeurs de délégués qui votent mardi, devraient lui permettre de consolider sa position — la Floride notamment où la communauté cubaine vit très mal certains propos de Bernie Sanders jugés trop bienveillants à l’égard du régime castriste.

Ces quatre États ont décidé de maintenir le scrutin malgré l’épidémie qui est désormais la préoccupation numéro un de la classe politique et qui rend de plus en plus difficile de faire campagne.

La Louisiane a elle annoncé le report au 20 juin de ses primaires prévues le 4 avril.

Le débat télévisé de dimanche, initialement prévu dans l’Arizona, aura lieu à Washington en l’absence de tout public.

Et l’essentiel des réunions publiques ont dû être annulées, remplacées parfois par d’étonnants meetings virtuels, comme celui de Joe Biden vendredi dans l’Illinois.

Cela pourrait constituer un handicap de plus pour Bernie Sanders, dont une des forces réside dans sa capacité à galvaniser les foules nombreuses qui viennent à ses meetings.

Autre difficulté: face à la pandémie, l’heure est à la trêve démocrates-républicains pour adopter des mesures d’urgence, une démarche souvent défendue par Joe Biden qui assure être le seul capable de trouver des compromis avec la droite.

Mais le sénateur du Vermont entend aussi se saisir de la crise sanitaire pour démontrer les failles du système américain de protection sociale, son principal cheval de bataille.

Les deux candidats ont en tout cas un accord majeur: Donald Trump n’est pas à la hauteur de la situation.

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