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L’activité économique reprend en Iran, le nombre de morts remonte

L’activité économique reprend en Iran, le nombre de morts remonte
Le Grand Bazar à Téhéran pendant l'épidémie de coronavirus Photo: Atta kenare/AFP

Le nombre de morts du nouveau coronavirus en Iran est remonté officiellement pour le deuxième jour d’affilée lundi, alors que l’activité économique a repris progressivement dans le pays.

«À mesure que des entreprises reprennent le travail et que la circulation des personnes augmente, le respect des protocoles sanitaires et des règles de distanciation sociale est plus que jamais nécessaire», a dit Kianouche Jahanpour, porte-parole du ministère de la Santé.

«Cela veut dire que nous ne devons pas être moins vigilants, mais bien au contraire que nous devons l’être davantage», a-t-il ajouté lors de son point de presse télévisé quotidien.

Ces dernières 24 heures, 91 personnes sont décédées de la maladie Covid-19, ce qui porte le bilan total à 5209 morts, a dit M. Jahanpour. La propagation de l’épidémie continue de ralentir, avec 1294 nouveaux cas de contamination confirmés depuis dimanche midi, selon lui.

Au total, l’Iran a déclaré 83 505 cas confirmés depuis le 19 février, date à laquelle le pays a reconnu être touché par le nouveau coronavirus.

Selon les chiffres officiels, 59 273 personnes ayant été hospitalisées à cause de la maladie ont été autorisées à rentrer chez elles après avoir guéri, mais 3389 patients sont dans un état grave.

Les chiffres du gouvernement sur la maladie suscitent des doutes à l’étranger mais aussi à l’intérieur du pays, où des responsables affirment qu’ils sont largement sous-estimés.

Pour lutter contre la propagation de la maladie, les autorités avaient ordonné mi-mars la fermeture de toutes les activités économiques non-essentielles.

Depuis le 11 avril, elles ont autorisé une reprise progressive de l’activité afin de laisser respirer l’économie déjà étouffée par les sanctions américaines rétablies en 2018 après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien.

«Le gouvernement doit combattre les conséquences directes et indirectes du coronavirus, comme la pauvreté, le chômage et la récession; mais la bataille est plus dure et plus compliquée en raison des sanctions», a affirmé le porte-parole du gouvernement Ali Rabii lors d’une conférence de presse.

La reprise a concerné en premier lieu les activités économiques «à faible risque de propagation» du virus — petits commerce et petites entreprises surtout- autorisées à rouvrir dans les provinces.

La mesure a été étendue à Téhéran samedi et depuis lundi, ce sont les activités «à risque moyen», comme les magasins et boutiques situés dans des «espaces couverts» comme des bazars ou des galeries marchandes qui ont pu rouvrir.

Le bazar de Tadjriche, marché réputé du nord de Téhéran, a ainsi opéré sa mue. Plus de 90% des boutiques ont été ouvertes, contrastant avec les spectacles des ses allées vides des semaines précédentes, selon un journaliste de l’AFP sur place.

Au Grand bazar, dans le centre de la capitale, un tailleur a affirmé que ses clients s’exposeraient de toute façon au virus en sortant pour acheter des biens de première nécessité.

«Même si nous restons fermés, quelle est l’utilité?», s’est interrogé Mamhmoud Fakhrzadegan, qui travaille au bazar depuis 60 ans.

Pour Reza, un vendeur de 27 ans, la reprise n’est pas une décision «bonne à 100%» mais les marchands doivent bien gagner leur vie.

Ahmad, 67 ans, se veut fataliste. «De quoi devrions-nous avoir peur? Nous sommes nés et nous mourrons un jour.»

Écoles, universités, mosquées, sanctuaires chiites, cinémas, stades, salles de sports et lieux de regroupement restent néanmoins fermés jusqu’à nouvel ordre dans tout le pays.

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