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Coronavirus: le déconfinement avance en Europe, bouffée d’air en Espagne

déconfinement Espagne
Les coureurs étaient nombreux, samedi, à Seville en Espagne. Photo: Marcelo del Pozo/Getty Images

À mesure que le reflux de la pandémie se confirme en Europe, le déconfinement des populations cloîtrées chez elles s’y poursuit à des rythmes variés, l’Espagne redécouvrant ce samedi les joies du sport et de la promenade.

À Madrid, de nombreux habitants sont sortis courir, parfois en groupes. «Merci de courir sur les trottoirs», lançait par haut-parleur un policier municipal.

«Après tant de semaines de confinement, j’avais très envie de sortir, courir, voir du monde. Hier j’étais comme un enfant à la veille de Noël», commentait un quadragénaire du quartier de Chueca, levé à l’aube pour aller trottiner.

«Qu’ils se contaminent!»

Mêmes scènes à Barcelone sur le front de mer, et dans d’autres villes du pays, faisant dire à certains inquiets, tel Jose Antonio, retraité de 65 ans: «si les gens veulent se contaminer, qu’ils se contaminent, mais le résultat, ce sera que dans 15 ou 20 jours, ils nous enfermeront de nouveau».

Le déconfinement en Espagne implique que des tranches horaires devront être respectées, pour éviter la surfréquentation des rues et maintenir à distance enfants et personnes âgées.

Le port du masque sera par ailleurs une «obligation» dans les transports publics dès lundi, a annoncé samedi le chef du gouvernement Pedro Sanchez.

Déconfinement progressif de l’Espagne

Le déconfinement de l’Espagne et ses 47 millions d’habitants, enfermés depuis la mi-mars, doit se faire par phases d’ici la fin juin. À l’image d’autres pays d’Europe occidentale où, alors que le reflux de la maladie COVID-19 se confirme, les gouvernements imposent des déconfinements très progressifs pour éviter une nouvelle vague de contaminations.

La levée des restrictions est bien enclenchée en Allemagne, Autriche, dans les pays scandinaves, qui imposent toujours néanmoins «mesures barrières» et distanciation sociale. Les Autrichiens peuvent ainsi se déplacer sans restrictions depuis vendredi.

La France et l’Italie se préparent activement au début du processus. Le gouvernement français a décidé néanmoins samedi de prolonger de deux mois, jusqu’au 24 juillet, l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis le 24 mars, jugeant sa levée «prématurée».

En Grande-Bretagne, le pic de la pandémie a été atteint selon le premier ministre Boris Johnson, qui a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine.

La pandémie a fait près de 239 000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un dernier bilan établi sur la base de sources officielles et admis comme largement sous-évalué.

Les pays les plus touchés en nombre de morts sont les États-Unis avec plus de 64 700 décès, l’Italie (28 236 morts), le Royaume-Uni (27 510 morts), l’Espagne (25 100 morts) et la France (24 594 morts).

La Russie (1222 décès) est celui qui enregistre actuellement quotidiennement le plus grand nombre de nouveaux cas, avec 10 000 nouveaux malades en 24 heures, un record. Environ 2% des habitants de Moscou, soit plus de 250 000 personnes, sont atteints par la COVID-19, a indiqué le maire de la capitale.

Déconfinement malgré de lourds bilans aux États-Unis

Aux États-Unis, malgré des bilans quotidiens toujours lourds, les États fédérés avancent dans la levée des mesures de restriction. Et le régulateur du médicament (FDA) a autorisé en urgence un antiviral expérimental, le remdesivir, qui d’après lui peut doper le rétablissement des malades.

Pour relancer l’économie, plus de 35 des 50 États américains ont commencé à lever ou sont sur le point de lever leurs strictes mesures de confinement. Les manifestations pour «la réouverture de l’Amérique» se multiplient à travers le pays.

Les Chinois, qui ne rapportent pratiquement plus de cas, ont entamé vendredi leurs premières vraies vacances depuis le début de la crise. La Cité interdite, notamment, a rouvert, mais de manière plus limitée qu’à l’ordinaire. À Hong Kong, les parcs de la ville ont été envahis à la faveur d’un weekend férié et d’une météo ensoleillée.

Au Brésil, une réplique du président d’extrême-droite Jair Bolsonaro –corona-sceptique notoire–, a suscité une énorme polémique. Interrogé mardi sur le fait que le pays venait de dépasser le chiffre de 5000 morts, M. Bolsonaro avait répondu: «Et alors?». Depuis, le bilan -officiel- est passé officiel à plus de 6300 morts.

Ailleurs dans le monde, les autorités sénégalaises ont dit leur intention de continuer à prescrire l’hydroxychloroquine après une analyse préliminaire montrant une réduction de la durée d’hospitalisation, alors que le pays fait face à une augmentation constante de cas.

Détenus libérés

Quelque 10 000 détenus ont été libérés aux Philippines pour tenter d’enrayer la propagation du virus dans les prisons surpeuplées du pays.

En Inde (1218 décès), l’acteur américain Will Smith et la légende du rock Mick Jagger font partie des stars internationales et de Bollywood qui vont participer à un spectacle en ligne dimanche pour soutenir la lutte contre la COVID-19. Le strict confinement imposé le 25 mars, et prolongé au moins jusqu’au 17 mai, aux 1,3 milliard d’Indiens a plongé dans la détresse des millions de travailleurs de l’important secteur informel et porté un coup très dur à la troisième économie d’Asie.

On avait eu droit aux concours de déguisement quotidien sur le perron des maisons, aux incontournables séances de sport à domicile, ou encore les larmoyants appels aux dons par des stars assis devant la piscine de leur richissime villa.

Commentateurs sportifs

Dernier avatar du confinement sur les réseaux sociaux: à défaut de grandes compétitions internationales, les commentateurs sportifs célèbres s’amusent à commenter les scènes du quotidien. Cette fois c’est le chahut autour d’un os en caoutchouc d’Olive et Mabel, les deux labradors d’Andrew Cotter, commentateur vedette sur la BBC, qui est devenu viral, avec plus de 18 millions de vues sur twitter.

Toujours dans l’animalier, un chat a été testé positif pour la première fois en France après avoir probablement été infecté par ses propriétaires, selon l’École nationale vétérinaire. Le cas a déjà été observé à Hong Kong (un cas), en Belgique (un cas) et à New York (deux cas), «mais cela reste un phénomène rare».

Malgré plusieurs études en cours sur le sujet, il n’existe toujours aucune preuve que les rares animaux de compagnie infectés par le nouveau coronavirus puissent contaminer l’Homme en retour.

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