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Népal: Encore trop d’enfants dans l’insécurité

Photo: Collaboration spéciale

La situation s’améliore graduellement au Népal, trois mois après un tremblement de terre et des répliques qui ont causé près de 9000 morts. Mais beaucoup reste à faire pour assurer la sécurité des enfants, alors que des centaines de milliers d’entre eux ont toujours besoin d’un abri, de protection, d’accès à l’éducation et à des installations sanitaires.

Le 25 avril dernier, un tremblement de terre de magnitude 7,8 a ravagé le pays. Quelques jours plus tard, de violentes répliques se sont fait sentir, touchant en tout près de 8 millions de Népalais. Dans les 90 derniers jours, la réponse humanitaire a été grande. Mais malgré l’amélioration de l’accès aux soins de santé et à l’eau, les problèmes sont encore criants pour de trop nombreux enfants, selon Rownak Khan, représentante du Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) au Népal.

«Le tremblement de terre a détruit près de 30 000 salles de classe, a affirmé à Métro Mme Khan, jointe au Népal. Environ 2000 centres d’apprentissages temporaires ont été mis sur pied, depuis. Ce n’est pas assez. Et cela va prendre beaucoup de temps avant de tout reconstruire de façon permanente.»

Après le séisme, plus d’un million d’enfants n’avaient pas accès à une salle de classe. L’UNICEF, qui vient en aide aux enfants à travers le monde, estime que 25% d’entre eux ne fréquentent toujours pas l’école, actuellement.

«Il faut comprendre aussi que certaines familles ont tout perdu. Alors elles font travailler leurs enfants pour arriver», ajoute-t-elle.

Et même si certains ont accès à une salle de classe, peu de petits Népalais ont droit à une aide psychologique, déplore Mme Khan.

Lorsque l’UNICEF a consulté les jeunes pour comprendre leurs besoins, après le séisme, la majorité d’entre eux confiaient avoir très peur.

«Ils sont traumatisés et ont besoin de soutien. En ce moment, certains reçoivent l’aide d’enseignants, mais ils n’ont pas de soutien psychologique adéquat», affirme Rownak Khan.

L’UNICEF est d’ailleurs en train de mettre sur pied un programme pour avoir accès à des psychologues dument formés.

Insécurité

Beaucoup d’enfants ne se sentent malheureusement pas en sécurité, dans les camps de réfugiés où ils logent, souligne Mme Khan.

«Ce sont des espaces très peuplés, et il y a des risques d’agression sexuelle et d’abus. Ils ont peur. Il faut créer un environnement où les enfants, particulièrement les jeunes filles, se sentent en sécurité.»

L’UNICEF a également augmenté la vigilance du gouvernement pour contrer le trafic humain, une triste réalité qui touche souvent les pays se remettant d’une catastrophe naturelle. Les procédures d’adoption, par exemple, sont maintenant suspendues au Népal, pour éviter que des trafiquants ne profitent de cette occasion pour enlever des enfants à leur famille et les exploiter.

Résilience

Malgré toute la détresse, Rownak Khan affirme avoir été ébahie par la résilience des jeunes Népalais affectés par le séisme.

«J’ai rencontré une jeune fille de 11 ans qui avait quitté le district de Sindulpalchowk, durement touché par le séisme, pour pouvoir étudier à Katmandou. Elle dormait dans une tente avec ses parents, mais elle était tellement reconnaissante envers eux de pouvoir aller à l’école. Elle était heureuse, elle s’était fait de nouveaux amis.»

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