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Attentat au Burkina Faso: des Québécois sur le qui-vive

A soldier stands guard outside the Splendid Hotel in Ouagadougou, Burkina Faso, Sunday, Jan. 17, 2016. The overnight seizure of a luxury hotel in Burkina Faso's capital by al-Qaida-linked extremists ended Saturday when Burkina Faso and French security forces killed four jihadist attackers and freed more than 126 people, the West African nation's president said. (AP Photo/Sunday Alamba) Photo: The Associated Press

Les dizaines de coopérants québécois qui oeuvrent dans des organisations non-gouvernementales (ONG) au Burkina Faso sont inquiets pour leur sécurité, deux jours après l’attentat terroriste qui a fait 29 morts à Ouagadougou, dont 6 volontaires Québécois.

Comme la majorité de ceux qui l’entoure dans la capitale burkinabè, Mylène Otis, directrice d’Oxfam à Ouagadougou, est consternée. Elle allait régulièrement avec sa famille au restaurant qui a été ciblé, le préféré de ses enfants. «On aurait pu être là, a-t-elle relaté en entrevue avec Métro dimanche. Les petits moments de plaisir dans les restaurants où on peut se sentir un peu comme chez nous, on ne les aura plus.»

Mme Otis juge qu’il est maintenant plus risqué de se rendre dans des endroits très fréquentés par les expatriés, qui sont visés par les terroristes. Selon elle, il y a maintenant un climat d’anxiété générale parmi les 14 conseillers d’Oxfam et leurs familles.

La quarantaine de Québécois reliée au Centre d’études et de coopération internationales (CECI) au Burkina Faso ont reçu la consigne d’éviter les rassemblements d’expatriés. Carine Guidicelli, directrice régionale pour l’Afrique au CECI, rapporte qu’une analyse est en cours pour déterminer quelles seront les mesures de sécurité supplémentaires à adopter.

«Nous avons toute l’information à jour et précise, ce qui nous permet de garder l’ensemble de nos volontaires en sécurité. Si nous évaluons que la situation est trop dangereuse, nous devrons sortir tout le monde du pays», a expliqué Mme Guidicelli.

Au moment de l’entrevue avec Métro, il était prévu que les travailleurs du CECI aillent travailler comme d’habitude lundi matin. «Mais tout se passe au jour le jour. Je vais faire le point dès le matin pour déterminer si ça tient toujours», a souligné Mme Guidicelli.

L’avenir des programmes de coopération est en jeu dans ce pays auparavant considéré comme l’un des plus sûrs de la région. «C’est un pays où beaucoup de travailleurs humanitaires sont envoyés, car il est reconnu comme une destination où les ONG sont bien accueillies et où il y a du travail à faire. Avec cet attentat, il perd un gros avantage», a affirmé Benoîte Labrosse, une journaliste qui a travaillé environ six mois dans des médias locaux et en tant que pigiste au Burkina Faso.

Plusieurs ONG, y compris Oxfam, risquent de diminuer leurs activités dans le pays. Selon Mme Guidicelli, certains volontaires du CECI pourraient vouloir interrompre leur mandat. Mme Otis croit toutefois en l’importance de cette aide dans de nombreux domaines comme le développement agricole, l’entreprenariat, la santé, l’éducation, l’accès à l’eau et la prévention de la violence faite aux femmes.

«Si nous quittons l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, nous laissons toute la place aux extrémistes», a pour sa part prévenu Mme Guidicelli.

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