La démocratie est établie en Égypte, assure le président al Sissi
LE CAIRE – Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi a déclaré samedi que son pays avait su établir la démocratie et l’ordre constitutionnel après des années de bouleversements à la suite des soulèvements du « printemps arabe », en 2011. Or, les groupes de droits de la personne ont fait remarquer que le dirigeant a mis en place en Égypte une répression sans précédent contre l’opposition.
M. al-Sissi a proclamé l’achèvement de la transition démocratique lors d’un discours de 32 minutes devant les 596 membres du Parlement, qui était rempli par ses partisans.
La télévision d’État qualifiait l’allocution du président « d’historique » avant même qu’elle ne commence et certains députés, dans un élan de patriotisme ont placé le drapeau rouge, noir et blanc de l’Égypte devant eux. Plusieurs autres ont accueilli le président en lui criant: « Nous vous aimons, monsieur le président! »
Le principal intéressé a même interrompu son discours à un certain moment pour leur répondre qu’il « les aimait aussi ».
M. al-Sissi a reconnu que son pays avait encore du mal à relancer son économie et à lutter contre les extrémistes, mais il aura au moins réussi à se constituer un gouvernement représentatif, selon lui.
Le président a affirmé que le peuple égyptien était arrivé à « poser les bases d’un système démocratique et à rebâtir des institutions constitutionnelles ».
L’ancien général Abdel-Fattah al-Sissi a orchestré le coup d’État militaire contre l’ancien président Mohammed Morsi – le premier président élu démocratiquement en Égypte.
Depuis ce temps, le gouvernement a pris des mesures de répression contre les dissidents, mettant en prison des milliers d’islamistes, ainsi que plusieurs militants laïcs qui avaient joué un rôle dans le renversement du dictateur Hosni Moubarak en 2011. Une loi draconienne, adoptée en novembre 2013, interdit toutes les manifestations non autorisées.