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Accord entre les Américains et les Russes pour un arrêt des hostilités en Syrie

Secretary of State John Kerry gestures during a joint press conference with his Jordanian counterpart Nasser Judeh (unseen) in Amman, Jordan, Sunday, Feb. 21, 2016. John Kerry said Sunday that a "provisional agreement" has been reached on a Syrian cease-fire that could begin in the next few days, but he acknowledged that it’s not finalized and all parties might not automatically comply. (AP Photo/Raad Adayleh) Photo: AP
Rédaction - Associated Press

Des attentats à la bombe revendiqués par le groupe armé État islamique dans les villes syriennes de Damas et de Homs ont tué près de 130 personnes, dimanche, mettant en évidence la menace posée par le groupe alors que des leaders mondiaux cherchent à conclure un cessez-le-feu qui leur glisse entre les doigts.

Les attaques sont survenues au moment où le secrétaire d’État américain John Kerry a annoncé qu’un “accord provisoire” avait été conclu avec la Russie pour un éventuel arrêt des hostilités en Syrie et qu’il pourrait débuter dans quelques jours. Il a cependant admis que l’accord n’était pas final et que toutes les parties ne s’y soumettraient peut-être pas automatiquement.

Une série de bombardements a frappé en banlieue de Damas, à Sayeda Zaïneb, tuant au moins 83 personnes et en blessant plus de 170, selon l’agence de presse officielle SANA. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, qui tient son information de militants locaux, parle pour sa part de 62 morts. SANA a précisé que les bombes avaient explosé près d’écoles pendant l’heure de pointe de l’après-midi.

À Sayeda Zaïneb se trouve l’une des mosquées les plus importantes de l’islam chiite. Elle est hautement surveillée par des membres du Hezbollah libanais et d’autres membres de milices d’Irak et d’ailleurs. Selon la télévision libanaise Al-Manar, les explosions auraient été causées par une voiture chargée et deux attentats-suicides.

Les bombardements dans la ville centrale de Homs ont quant à eux tué au moins 46 personnes et en ont blessé des dizaines d’autres, selon le ministère syrien des Affaires étrangères. L’Observatoire mentionne que 57 personnes, dont 11 femmes, ont été tuées lors de l’explosion de deux voitures piégées dans un quartier majoritairement alaouite.

La télévision syrienne a montré des rues de Homs remplies de débris et de voitures endommagées, en plus du corps calciné d’un homme transporté en civière.

Le groupe État islamique a revendiqué les deux attaques. Les extrémistes se trouvent en périphérie des deux villes et ont régulièrement ciblé des chiites, qu’ils considèrent comme des apostats méritant la mort.

Les bombardements meurtriers pourraient renforcer l’opinion du gouvernement, qui souhaite aller de l’avant avec une offensive majeure dans le nord du pays, où des troupes appuyées par des frappes russes sont bien près de briser l’encerclement d’Alep. Les insurgés syriens avaient saisi plusieurs quartiers en 2012.

Un cessez-le-feu fuyant

Les combats près d’Alep avaient mené à la fin des négociations de paix plus tôt ce mois-ci. Les puissances mondiales se sont par la suite entendues sur une pause des hostilités devant commencer avant la semaine suivante, mais l’échéancier est passé sans que les violences ne cessent.

John Kerry a depuis communiqué avec son homologue russe, et lors d’une visite en Jordanie, dimanche, ils ont annoncé avoir conclu une “entente provisoire”, et devaient maintenant discuter avec les différentes parties sur le terrain. La Russie est un important allié du gouvernement el-Assad, tandis que les États-Unis appuient certains des rebelles qui souhaitent le renverser.

M. Kerry n’a pas voulu donner davantage de détails sur l’entente, affirmant qu’elle “n’était pas encore finalisée”.

“Les modalités pour une cessation des hostilités sont en cours de finalisation”, a affirmé M. Kerry, ajoutant que cela pourrait se faire dans les prochaines heures.

Le président syrien, Bachar el-Assad, a promis que son gouvernement était prêt à participer à la trêve, tant que les militants n’en profitent pas pour renforcer leurs positions.

“Nous avons annoncé que nous étions prêts”, a déclaré M. El-Assad dans une entrevue publiée dimanche dans le journal El Pais.

“(Le cessez-le-feu) vise à empêcher d’autres pays, spécialement la Turquie, d’envoyer plus de recrues, de terroristes, d’armement et d’autre soutien logistique de toute sorte à ces terroristes.” Le président nomme “terroristes” tous les groupes armés qui lui sont opposés et cherchent à renverser son gouvernement. La Turquie et l’Arabie saoudite sont parmi les pays qui offrent le plus de soutien à des groupes rebelles.

Les États-Unis, la Russie et d’autres puissances mondiales ont conclu, le 12 février, une entente visant à mettre en oeuvre un cessez-le-feu dans la semaine suivante afin d’acheminer de l’aide humanitaire cruellement nécessaire dans certaines régions de la Syrie. Ils souhaitent également un retour des différentes parties à la table des négociations, à Genève, pour travailler sur un accord de paix.

Des cargaisons de matériel d’aide ont pu être livrées dans plusieurs régions assiégées la semaine dernière.

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