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Waukesha pourra puiser dans le lac Michigan

In this Sept. 12, 2013 file photo, the Fox River flows through downtown Waukesha, Wis. Wisconsin city has been given the green light to draw water from the Great Lakes after eight states approved a precedent-setting request that had raised concerns in Canada and the U.S. THE CANADIAN PRESS/AP Photo/John Flesher Photo: John Flesher/THE ASSOCIATED PRESS

Une ville en banlieue de Milwaukee a obtenu le feu vert pour puiser son eau potable dans le lac Michigan après une longue bataille, mardi.

Cette décision a été dénoncée par le maire de Montréal, Denis Coderre — également président du conseil d’administration de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent — et met à l’épreuve un pacte régional voué à protéger les ressources abondantes mais vulnérables des Grands Lacs.

«Jusqu’où va-t-on aller? (…) Qu’est-ce que ça veut dire pour l’avenir même de ce pacte?», s’est demandé le maire, parlant d’une décision «inacceptable».

Un comité représentant les gouverneurs des huit États américains limitrophes aux Grands Lacs a approuvé à l’unanimité la proposition de 207 millions $ de la Ville de Waukesha, dans le Wisconsin, où des puits souterrains sont contaminés au radium.

La ville de Waukesha est située à seulement environ 27 kilomètres du lac Michigan, mais à l’extérieur du bassin versant des Grands Lacs, ce qui fait qu’elle doit avoir une autorisation spéciale en vertu du pacte de 2008 qui interdit la plupart des dérivations d’eau au-delà des limites du bassin hydrographique. La Ville de Waukesha était la première municipalité à faire une telle requête.

L’Ontario et le Québec n’avaient pas leur mot à dire dans le vote final, mais les représentants des deux provinces ont été impliqués dans l’approbation conditionnelle obtenue par la municipalité le mois dernier. Ces conditions incluaient notamment la réduction de la superficie concernée du lac Michigan et du volume d’eau à être puisé — à 31 millions de litres par jour.

M. Coderre a dit en mêlée de presse que la décision était «inacceptable» et créait un précédent, et a affirmé que les maires évalueraient «toutes les options possibles», incluant celle d’une action en justice. Le maire de Montréal a affirmé qu’il faudrait évidemment «se parler» avec les gouvernements fédéral, de l’Ontario et du Québec.

«Quand on commence à jouer dans les Grands Lacs, ça se rend au fleuve, ce n’est pas pour rien que c’est l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Il faut être extrêmement prudent. Il y a beaucoup d’Américains aussi qui aiment beaucoup notre eau, donc il faut se poser des questions pour ne pas que cela crée un précédent. Quand tu es devant un barrage, et qu’il commence à y avoir une craque, l’eau passe au travers. Puis on sait ce qui arrive au barrage. C’est la meilleure image que j’ai», a poursuivi le maire.

Le 16 juin, les maires du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent avaient réitéré leur opposition à la demande de transfert d’eau de la Ville de Waukesha lors de l’assemblée annuelle de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, à Niagara Falls, dans l’État de New York.

Le gouvernement de l’Ontario a fait état de craintes et a dit croire que les impacts potentiels de la dérivation d’eau par Waukesha sur les Grands Lacs n’avaient pas été suffisamment examinés.

«Nous demeurons inquiets concernant la dérivation d’eau par Waukesha et continuerons d’exprimer les craintes des Ontariens», a indiqué mardi Jason Travers, directeur de la branche de la politique de conservation des ressources naturelles du ministère ontarien des Ressources naturelles.

Le bureau du ministre de l’Environnement du Québec, David Heurtel, n’avait pas répondu à une demande d’entrevue dans l’immédiat.

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