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«Comme une 2e vie»: des Péruviens menacés de renvoi gagnent un sursis

Victor Pablo Reategui (gauche), Jose Adrian Pinedo Pella et Gloria Maria Pella Gil de Pinedo posent dans un appartement de Montréal, le 27 mars 2017.
Photo: FELIX O.J. FOURNIER/TC MEDIA (51

Une famille de Péruviens établis à Montréal et menacés de renvoi vers leur pays se réjouit de bénéficier d’un sursis de deux ans reçu in extremis.

«Depuis ce midi aujourd’hui, c’est comme une deuxième vie qui commence», a confié Victor Pablo Reategui, lundi.

Le résident du secteur Hochelaga raconte qu’il y a plus de cinq ans, lui, son épouse Gloria Maria Pella Gil de Pinedo et son fils Jose Adrian Pinedo Pella ont fui le Pérou en raison de menaces de la part d’un groupe criminalisé qui tentait d’intimider le père de Mme Pella, un gardien de prison. Cependant, leurs demandes d’asile et de résidence permanente pour motifs humanitaires au Canada ont été rejetées.

Lundi matin, les trois membres de la famille se trouvaient à l’aéroport, prêts à quitter le Canada en vertu d’un avis d’expulsion, quand le député de La Pointe-de-l’Île, Mario Beaulieu, leur a appris que le ministre de l’Immigration du Canada avait suspendu leur expulsion.

«M. Beaulieu nous a appelés juste au moment où nous étions prêts à check-in. Il nous a informés qu’il avait parlé à la secrétaire du ministre et que celui-ci avait signé un sursis. Ma famille est très contente, tout le monde est très content», a témoigné M. Reategui avec un soupir de soulagement, peu après son départ de l’aéroport.

«Nous avions tout vendu, notre appart est vide, a-t-il ajouté. Nous avions même acheté 1200$ de médicaments pour Adrian, pour que ça lui dure quatre mois, car nous savions qu’on ne les trouverait pas au Pérou.»

Et maintenant
La menace d’expulsion maintenant écartée, la famille compte demander une révision de la décision concernant sa demande de résidence permanente. M. Reategui compte également retourner travailler dans l’un des deux emplois qu’il occupait, tandis que le jeune Adrian, 17 ans, envisage un retour à l’école, après l’avoir quittée en décembre dernier.

«Je stressais à l’idée de devoir tout recommencer au Pérou, de ne pas avoir d’assurance médicament pour mes problèmes cardiaques, de devoir prendre d’autres médicaments sans savoir comment mon corps réagirait», a confié Adrian.

«Je fais tout comme il faut, je ne profite pas de la générosité du Canada. Je travaille, ma femme aussi et mon fils va à l’école. Nous sommes ici pour le futur de notre garçon.» – Victor Reategui

Vague de soutien
Vendredi dernier, la famille a plaidé sa cause publiquement lors d’une conférence de presse avec le député Mario Beaulieu. Celui-ci rapportait avoir écrit au ministre de l’Immigration Ahmed Hussen et appelait les internautes à en faire autant durant le week-end.

La démarche était appuyée par la députée d’Hochelaga, Marjolaine Boutin-Sweet, du Nouveau Parti démocratique. Celle-ci exprimait aussi ses préoccupations relatives à la santé du jeune Jose.

«Nous sommes très contents de ce sursis, surtout que le jeune Jose a des problèmes cardiaques et qu’il aurait eu de la misère à trouver les médicaments qu’il faut au Pérou», a réagi le député Beaulieu.

Montagnes russes
Même s’il est soulagé du sursis, un ami de la famille déplore la suite interminable d’émotions et de démarches traversée par la famille.

«Les demandes, les refus, les frais d’avocat, de ci, de ça, les documents à remplir, les parents qui se trouvent une job puis qui doivent la quitter, le jeune qui commence l’école puis qui doit la quitter, le jeune qui reçoit un traitement puis qui doit arrêter, la famille qui doit demander l’aide des députés : on ne devrait pas se rendre jusque-là. Il faudrait changer tout ça», a imploré André Pelland.

Pour sa part, la mère de la famille exprime sa reconnaissance. «Je tiens à remercier Mario Beaulieu et son équipe, André, tous ceux qui nous ont appuyés sur Internet, le ministre Hussen pour cette nouvelle chance et les médias», a déclaré Mme Pella.

Invoquant la Loi sur la protection des renseignements personnels, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a refusé de commenter le cas de cette famille lundi.

 

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