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Cité de la logistique: nouvelle consultation, nouvelle déception

Photo: Steve Caron/TC Media

La première partie de la consultation tenue hier soir dans le cadre du Droit d’initiative remporté par les opposants à la création d’une Cité de la logistique avait des airs de déjà vu. Le visage des citoyens à la sortie de la rencontre en disait long.

La présence des divers acteurs liés de près ou de loin à l’implantation de la Cité de la logistique (le port de Montréal, le Canadien National, Cargo M, l’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve et le ministère des Transports du Québec) n’a pas permis de rassurer les participants.

La veille de la rencontre de consultation, le maire Réal Ménard se félicitait d’avoir réussi à réunir tous ces représentants autour de la même table.

Même un représentant de la Direction de santé publique de Montréal (DSP) a été dépêchée sur place.

Le résultat n’en a pas moins été différent. Les participants sont ressortis avec les mêmes craintes et appréhensions.

À l’instar de la précédente consultation tenue en janvier dernier, en l’absence d’études et de données probantes sur les impacts de l’implantation de la Cité de la logistique, les citoyens demeurent toujours au même point, soit avec des questions sans réponse.

«Le Collectif en environnement de Mercier-Est n’est pas vraiment déçu, car il n’avait pas d’attente. Outre, le représentant du port de Montréal, ceux des organismes invités se sont contentés de répéter des généralités.

«La DSP ne semble pas avoir de mandat de colliger des données», se désole le président du collectif, Raymond Moquin.

Pour mener des études et mesurer les impacts, il faut qu’il y ait des projets déposés et présentement ce n’est pas le cas, de mentionner le maire Ménard. Le seul projet qui a été soumis, celui de Ray-Mont Logistiques, n’a pas reçu l’aval des services de l’arrondissement.

La question des nuisances a été au cœur des préoccupations et particulièrement le bruit.

À ce sujet, le médecin Stéphane Perron, de la DSP, a indiqué qu’à partir de 40 décibels, les bruits perturbaient le sommeil et qu’à 55 décibels les gens pouvaient développer à long terme des problèmes d’hypertension et de maladies cardiaques.

Au-delà des normes quantitatives, le bruit est constant à tout moment du jour et de la nuit, de déplorer Émilie Dupuis, qui habite la coopérative Le petit train de Viauville.

La coopérative est située dans le même secteur que le Terminal Viau du port de Montréal, dont la capacité totale est de 600 000 conteneurs.

«Les citoyens se plaignent déjà des nuisances générées par le port de Montréal. En plus, on va y additionner toutes celles de la Cité de la logistique. Rien n’a été mentionné qui pourrait donner une lueur d’espoir aux gens», note Jean Lapointe, membre du collectif et lui-même insatisfait des efforts du Port pour la diminution des nuisances sonores dans Mercier-Est.

La seconde partie de la consultation se tiendra le 15 juin prochain. À cette occasion, les participants seront invités à présenter et déposer leurs mémoires et à donner leurs opinions.

Après quoi, ce sera au tour de l’Office de consultation publique de Montréal de se pencher sur le dossier. Le mandat n’a pas encore été approuvé par le comité exécutif, mais il devrait l’être dans les prochaines semaines pour des consultations vraisemblablement cet automne.

En rafale
«On va se coller le plus près de la réglementation» – Daniel Dagenais, vice-président aux opérations du port de Montréal

«Le tracé du prolongement de Souligny n’est pas définitif» – Daniel Donais, ministère des Transports

«Nos opérations se déroulent 24h sur 24. Nous avons certaines restrictions qui nous obligent à opérer de nuit» – Pierre Bergeron, représentant du CN

«Le secteur agroalimentaire est un secteur prometteur pour la Cité de la logistique» -Mathieu Charbonneau, directeur général de Cargo M, qui a parlé de quelque 300 emplois

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