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Le rodéo de Montréal s’installe sur fond de controverse

Photo: Mario Beauregard/Métro

Les organisateurs du rodéo de Montréal attendent 45 000 visiteurs. Les animalistes promettent eux aussi d’être très présents.

Les préparatifs vont bon train au quai Jacques-Cartier qui doit accueillir de jeudi à dimanche le rodéo urbain NomadFest. «On vient de recevoir 50 camions de sable, l’installation des estrades totalisant 4000 places va bon train et on attend une centaine de chevaux, 50 taureaux, ainsi que plus de 100 cowboys et cowgirls, venant d’aussi loin que l’Australie», lance au téléphone Maxime Lefebvre, producteur de l’événement chez TKNL.

Avec des prix débutant à 10$ (accès au site et aux concerts) et à 39$ par jour pour voir les compétitions, les organisateurs espèrent attirer plus de 45 000 visiteurs, si le temps est de la partie. «On veut que les Montréalais viennent voir à quel point on aime les animaux», ajoute M. Lefebvre.

Le festival est sur la sellette depuis que des défenseurs des animaux demandent son annulation au prétexte que ce genre d’activité nuit au bien-être et à la sécurité des animaux. Le professeur de droit Alain Roy et ses étudiants avaient même entamé des procédures judiciaires pour faire annuler l’événement qui va selon eux à l’encontre de la Loi sur le bien-être animal adoptée en 2015.

À la suite d’une entente hors cour, les parties ont convenu de permettre à M. Roy de nommer un vétérinaire, un comportementaliste et un photographe qui auront un accès illimité aux installations et aux animaux durant les rodéos de Montréal et St-Tite. Leurs observations alimenteront les discussions d’un comité regroupant des défenseurs des animaux, l’industrie du rodéo et le ministère de l’Agriculture responsable de l’application de la Loi sur le bien-être animal. Ce comité aura un an pour faire des recommandations.

De leur côté, les organisateurs du NomadFest présentent sur leur site internet, une guide de 12 pages pour présenter les bonnes pratiques de l’industrie et déboulonner certains mythes. «On n’attache pas les testicules des chevaux de rodéo qui s’apprêtent à sauter dans l’arène, pas plus qu’on ne leur envoie des décharges électriques. On utilise en fait une sangle en cuir recouverte de mouton ou encore, une corde de coton qui ne passe pas sur les testicules de l’animal, mais plutôt autour de ses flancs. Par ailleurs, dans 99,9 % des cas, les chevaux de rodéo sont des juments ou des hongres (mâles castrés)», peut-on lire sur leur site internet.

Les organisateurs soulignent qu’un seul animal est mort lors d’un rodéo à St-Tite en mai dernier, et que ce type d’incident lié à une malformation congénitale aurait pu survenir dans les champs.

Les défenseurs des animaux ne sont pas de cet avis. Plusieurs dizaines d’entre eux ont répondu présent pour organiser des «haies de déshonneur» chaque soir pour sensibiliser les spectateurs du festival. «Grady, le cheval qui est mort ce printemps à St-Tite avait six ans et entamait sa troisième saison de rodéo. Cela signifie qu’il a commencé les rodéos à 3 ou 4 ans soit avant l’âge de 5 ans prôné dans le guide des bonnes pratiques de l’industrie pour respecter le développement musculaire et osseux du cheval», souligne Geneviève Goizioux, porte-parole des activistes pour le droit des animaux.

 

 

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