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La Formule E prête à attaquer Montréal en justice

Photo: Mario Beauregard/Métro

Formula E Operations (FEO), le promoteur international de ces courses électriques, compte poursuivre en justice la Ville de Montréal après la décision prise par la mairesse Valérie Plante, d’annuler le contrat qui prévoyait deux nouvelles éditions dans la métropole.

Les «possibles mesures judiciaires» évoquées lundi par Mme Plante s’avèrent de plus en plus concrètes. Dans un communiqué, en anglais, FEO s’est dit «très surpris et déçu» par cette «décision unilatérale» prise par la mairesse de Montréal. Cette dernière a décidé de briser l’entente de trois ans, signée en 2016 par l’ex-maire Denis Coderre, entre Montréal et la Formule E. Une seule édition avait pour l’instant vu le jour, en juillet 2017, provoquant la colère des résidents et des commerçants en raison d’un circuit installé au centre-ville.

Pour l’organisation qui dépend de la Fédération internationale de l’automobile, il s’agirait uniquement d’un geste politique. «C’est un cas évident d’un nouveau maire qui veut défaire ce que le maire précédent a fait», a ajouté FEO, avant de préciser que ce dossier était désormais dans les mains de leur service juridique canadien.

Alors que Valérie Plante avait expliqué avoir proposé aux dirigeants de FEO une suspension d’un an afin de mieux préparer l’événement, de chercher de nouveaux partenaires et d’installer le circuit au parc Jean-Drapeau durant l’été 2019, ces derniers n’ont pas voulu émettre davantage de commentaires. Selon la mairesse de Montréal, FEO aurait catégoriquement refusé cette option.

Mardi matin, la mairesse de Montréal a une nouvelle fois tenté d’éloigner ce dossier sensible. Celle-ci compte laisser l’organisme Montréal c’est électrique (MCE), créé à la fin 2016 par l’administration Coderre pour gérer cet événement, mener les négociations afin de trouver «un accord» financier.

«C’est très important de respecter ce processus et on verra ce qu’il va advenir dans les prochaines semaines. Les deux entités qui sont légalement responsables, c’est MCE et la Formule E», a-t-elle ajouté, précisant qu’aucun contrat ne lie directement la Ville et FEO.

Mais MCE ne l’entend pas de cette oreille. Après avoir clamé, lundi, que l’entente «a été négociée par le cabinet du maire», l’organisme explique ne pas être en mesure de mener une telle négociation. «C’est la Ville qui doit mener ça. Elle est partie prenante», a indiqué à Métro Patrice Attanasio, porte-parole de MCE.

Alors que MCE est actuellement dans le rouge financièrement, avec une marge de crédit de 10M$ accordée par la Ville déjà utilisée et plus de 6M$ de factures encore impayées, les ressources manqueraient à MCE. «On n’a ni actif, ni cadre financier, ni mandat. Comment mener des négociations à partir de rien? Il nous faudra l’aide d’avocats. Quelque part, c’est l’argent de la Ville», a repris Patrice Attanasio, avant d’ajouter qu’aucune discussion à ce sujet entre les deux parties n’avait pour le moment débuté.

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