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L’ITHQ poursuivi en raison d’une terrasse inaccessible aux personnes à mobilité réduite

Photo: Archives Métro

Le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) vient de déposer une plainte contre l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec (ITHQ). Celui-ci tarderait à prendre des mesures pour rendre accessible sa terrasse inaugurée en juin dernier.

Outre l’accès à ce lieu extérieur, le RAPLIQ réclame également la mise en place d’une politique d’accessibilité universelle pour l’établissement et 10 000$ de dommages moraux pour «l’humiliation» subie.

Celle-ci remonte à juin 2017. Quelques jours après l’inauguration de la nouvelle terrasse de l’école hôtelière, l’organisme qui prend la défense des personnes à mobilité réduite avait élevé la voix pour dénoncer l’absence d’un accès universel.

Pour atteindre cet endroit pouvant accueillir une vingtaine de personnes, les clients doivent passer par l’intérieur du restaurant, avant de gravir trois marches. Face au manque de mesure adéquate, un membre du RAPLIQ s’était par ailleurs vu refuser cet accès.

«C’est une aberration totale et c’est totalement discriminatoire, surtout venant de la part d’un établissement géré par Québec qui devrait montrer l’exemple.» –Linda Gauthier, porte-parole du RAPLIQ

Interpellé, l’ITHQ avait promis de s’ajuster et s’était dit à l’époque «très sensible» à cette demande, tout en évoquant des raisons de sécurité face à l’exiguïté des lieux pour justifier leur position.

Deux pistes de solution avaient néanmoins été avancées: l’installation d’une plateforme élévatrice ou la mise en place d’une rampe temporaire. Aucune date précise n’avait été évoquée, l’institut avait seulement souligné vouloir «trouver une solution le plus tôt possible».

Alors que l’ITHQ n’a pas rappelé Métro, celui-ci, dans un échange de courriels avec le RAPLIQ, avait souligné, le 20 novembre dernier, être toujours en phase de réflexion et «que le temps requis pour une telle démarche ne peut être évalué avec précision». L’ITHQ envisageait «demander au Centre collégial de transfert technologique de Lanaudière de se pencher sur une solution mobile, innovatrice et qui pourrait éventuellement servir à d’autres entreprises».

Ce dernier étant encore fermé mercredi, il n’a pas été possible de savoir si une telle requête a été formulée.

«Symbolique»
«On nous a promis une solution rapide, mais on nous a menti puisque rien n’a encore été décidé. Maintenant, il est certainement trop tard pour la prochaine saison touristique et on va encore perdre une année. C’est injuste et inacceptable», clame Linda Gauthier, la porte-parole du RAPLIQ, qui indique avoir perdu patience.

Le 29 décembre 2017, l’organisme a donc déposé une plainte auprès de la Commission des droits de la personne dans l’espoir de pousser l’établissement à agir d’ici le printemps. Celle-ci vise à la fois l’ITHQ, les ministères du Tourisme et de l’Enseignement supérieur – ce dernier chapeaute cette école –, mais aussi l’arrondissement du Plateau–Mont-Royal (PMR), qui a octroyé le permis d’ouvrir une telle terrasse.

Après avoir déjà demandé début juillet à l’ITHQ de trouver une solution pérenne, le maire du Plateau, Luc Ferrandez, soutient cette initiative de l’organisme. Son cabinet souligne que sa position n’a pas changé et qu’il demande à l’établissement de corriger la situation.

Avançant notamment un dossier «symbolique», le RAPLIQ veut désormais marquer les esprits. «Si on laisse passer ce dossier, on va continuer à se faire raconter n’importe quoi et d’autres restaurants vont suivre cet exemple, reprend Linda Gauthier. C’est quand même incroyable d’évoquer un problème de sécurité. En quoi des personnes en chaise roulante sont dangereuses?»

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