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Les fleurs et le pot du vélo d’hiver à l’ère de Valérie Plante

Photo: Josie Desmarais

Pour la quatrième année, Métro teste le déneigement des pistes cyclables dans cinq arrondissements centraux. Mais cette fois-ci, on roule en pleine (petite) tempête, et non pas le lendemain des précipitations, comme les années précédentes. On va donc vraiment séparer les pros des pee-wee.

Lundi 9h. Environ cinq centimètres de neige sont déjà tombés et une poignée d’autres sont à venir. L’extrémité est de la piste du boulevard De Maisonneuve n’a pas été faite, contrairement aux autres journées depuis le début de l’hiver. Ça commence mal! On se rabat rapidement sur la piste du boulevard René Lévesque, près de la Maison de Radio-Canada. Même si une déneigeuse est en action, elle ne racle pas suffisamment de neige et laisse du sable pour un résultat final médiocre. Tout l’inverse de la côte Berri, où la neige a été correctement raclée et où le sel est efficace. Ce sera le seul endroit de tout le réseau où l’asphalte est visible par endroit. Heureusement, vu l’angle de la pente.

Plateau–Mont-Royal. Au fil des ans, l’arrondissement dirigé par Luc Ferrandez a collectionné les secondes places, mais cette année, c’est réussi: sur les pistes des rues Cherrier, Rachel ainsi que dans dans les parc La Fontaine et Jeanne-Mance, on voit que les pistes ont été déneigées régulièrement. Un fin manteau blanc bien damé rend les déplacements agréables sans ajout (ou presque) d’abrasif. Ils vont être durs à battre cette année!

Outremont. Après des hivers de frustration et des pelletages citoyens de protestation, les cyclistes hivernaux d’Outremont ont visiblement remporté la bataille. La piste du chemin de la Côte-sainte-Catherine est déneigée depuis deux ans. Par contre, si l’on se fie aux traces, le déblaiement est réalisé par des engins lourds, ce qui rend la finition et donc le confort des déplacements peu optimaux. «C’est déneigé par la ville centre en même temps que la rue, mais par la suite, l’arrondissement s’occupe de l’entretien avec du matériel plus adéquat», explique le directeur de cabinet du maire d’arrondissement, Joël Simard Ménard. On bifurque sur la rue Laurier pour se rendre compte que le déneigement des rues d’Outremont laisse à désirer. C’est d’autant plus frappant quand on rejoint la portion «Plateauienne» de la rue Laurier, où le déblaiement est nettement supérieur.

Rosemont–La Petite-Patrie. Avant de rejoindre l’arrondissement du maire François-William Croteau, l’un des rares élus à pratiquer le vélo d’hiver, on traverse l’une des seules portions mal déneigée du Plateau: la piste de la rue Rachel, à proximité de la rue Frontenac. «C’est la traditionnelle zone morte entre les deux arrondissements», déplore Milton, un cycliste quatre saisons rencontré sur place. Rendu à Rosemont, le déneigement est impeccable. Trop impeccable. On a gratté jusqu’à la fine couche de glace sans ajouter de sel et la conduite est périlleuse sans pneus cloutés. Cette situation illustre bien l’expression «trop, c’est comme par assez» et le fait que le déneigement d’une piste cyclable n’est pas chose aisée. Sans cet impair, l’arrondissement aurait probablement remporté la palme, car le reste des rues parcourues est impeccable.

Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Les attentes ne sont jamais grandes dans cet arrondissement qui figure inévitablement en queue de peloton, même si c’est l’un de ceux qui dépense le plus par kilomètre de rue pour le déneigement. Rien n’a changé, même si Projet Montréal dirige désormais l’arrondissement. Les rues Pierre-de-Coubertin, Viau et Lafontaine sont très peu praticables, même les voitures stationnées sont coincées dans des bancs de neige glacés. La seule amélioration notable: le déneigement des trottoirs, on est presque tenté d’y rouler. Seule la piste bucolique le long de la rue Notre-Dame surnage, mais semble toutefois peu utilisée si l’on se fie au peu de marques laissées dans la neige. L’arrondissement précise que les pistes en site propre (rue Desjardins et Souligny), que nous n’avons pas testé, sont bien déneigées.

Conclusions. En terminant, on revisite le centre-ville pour se rendre compte que le tronçon cyclable de la rue Viger ne mérite plus cette appellation, que la piste de la rue McGill est constellée de camions de livraison et que le centre-ville mériterait d’être déneigé pour l’heure de pointe du matin. Pour toutes ces raisons, l’arrondissement de Ville-Marie descend en 3e position juste derrière Rosemont–La-Petite-Patrie. Le Plateau-Mont-Royal remporte la palme.

À quelques exceptions près, le déneigement des pistes est rarement mauvais et on a reçu plus d’encouragements que de coups de klaxon. Toutefois, la Ville avait abandonné le déneigement au moment du retour à la maison lundi, provoquant l’ire des citoyens et forçant l’élue responsable des déplacements actifs, Marianne Giguère, à faire un mea culpa sur les réseaux sociaux: des précipitations plus tardives que prévues et le devancement nécessaire des opérations de chargement ont créé un chaos temporaire. Comme le souligne Laurent Deslauriers, membre du groupe Vélo d’Hiver, le déneigement du réseau blanc manque de régularité et d’uniformité pour attirer de nouveaux utilisateurs. «Actuellement on donne l’impression que c’est réservé aux durs à cuir, alors que c’est la meilleure façon de profiter de l’hiver», souligne-t-il.

Luttes à suivre

  • Plusieurs tronçons cyclables ont désormais leur page Facebook d’utilisateurs militants.
  • Certains poussent pour que des solutions de déglaçage soient trouvées pour ouvrir la piste du pont Jacques cartier l’hiver.
  • D’autres mettent la pression sur Parcs Canada pour que la piste du canal de Lachine soit déblayée sur plus d’un kilomètre.

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