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La légalisation du cannabis coûterait annuellement de 4,7M$ à 9,3M$ à Montréal

Joe Mahoney / La Presse Canadienne Photo: Joe Mahoney/La Presse canadienne

La Ville de Montréal évalue que légalisation du cannabis sur son territoire lui coûtera de 4,7M$ à 9M$ par année.

Cette somme permettra notamment de recruter 23 nouveaux policiers et 54 pompiers, comme l’indique un rapport envoyé mercredi par l’administration de Valérie Plante au gouvernement du Québec, qui étudie actuellement le projet de loi 157 lié à la légalisation du cannabis prévue en juillet prochain.

«Il faudra aussi financer leur formation et celle des employés municipaux», a indiqué le responsable des relations gouvernementales, Robert Beaudry, qui a siégé au sein d’un comité municipal de travail sur le sujet.

Pour financer cette mesure, l’administration, qui dit accueillir «favorablement» cette légalisation et la création du Société québécoise du cannabis, réclame toujours une «juste part des revenus de taxation associés» à la vente de la marijuana.

À l’instar de l’Union des municipalités du Québec, l’administration Plante, qui veut que cette légalisation «s’effectue à coût nul pour la métropole», demande «un transfert inconditionnel de 33% des revenus totaux».

Rappelons qu’Ottawa a promis de verser 75% des revenus aux provinces. C’est la responsabilité de ces dernières de s’entendre avec les municipalités pour la répartition de ces sommes.

Montréal souhaite également que le gouvernement maintienne l’âge légal pour l’achat et la possession de cannabis non thérapeutique à 18 ans, à l’image de la consommation d’alcool et de tabac.

L’opposition veut des mesures permissives
En ce qui concerne les lieux de consommation, la Ville souhaite «une flexibilité» pour «encadrer» cette utilisation dans les lieux publics, «particulièrement lors de certains événements se déroulant sur son territoire».

«On veut être dans l’esprit de la loi, tout en étant très conscient qu’il faudra travailler fort dans la prévention», a précisé Robert Beaudry.

Ce point ne satisfait pas l’opposition officielle qui demande, au contraire, à l’administration de Valérie Plante d’interdire la consommation de marijuana dans la majorité des lieux publics.

«Si d’emblée, on permet de fumer du cannabis dans tous les lieux publics, ce sera impossible de faire marche arrière», a souligné mercredi Lionel Perez, le chef de l’opposition, qui compte notamment protéger «les enfants et les familles».

Tolérance zéro
Interdire de fumer du cannabis dans les logements qui proscrivent déjà la cigarette fait également partie des recommandations de la Ville de Montréal. Celle-ci veut aussi «l’application du principe de tolérance zéro» pour ce qui est de la sécurité routière, «d’ici à ce que des tests fiables pour la détection du cannabis soient homologués par Santé Canada».

Montréal sollicite par ailleurs un siège au comité de vigilance qui sera mis sur pied par Québec et la création d’un groupe de travail entre le gouvernement provincial et les municipalités «afin d’identifier conjointement des solutions optimales».

Le SPVM se veut rassurant
À ce jour, huit agents évaluateurs sont capables, au sein du SPVM, de détecter les conducteurs avec des facultés affaiblies liées à la consommation de cannabis. Quatre autres policiers sont également en cours de formation.

«Il en reste quelques uns à former pour avoir une équipe opérationnelle 24h sur 24», a déclaré le chef intérimaire du SPVM, Martin Prud’homme, dont l’organisation se veut rassurante.

«La balloune, pour le cannabis, ça n’existe pas», a ajouté le porte-parole du SPVM, Ian Lafrenière, avant de détailler le processus qui va être mis en place.

Concrètement, chaque patrouilleur pourra reconnaître la présence ou la consommation de cannabis. Deux options s’offriront ensuite aux policiers: emmener l’individu concerné dans un poste de police, afin de rencontrer un évaluateur qui pourra «prouver» la consommation de cannabis, ou attendre la venue d’un tel agent sur les lieux.

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