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Montréal veut donner plus de liberté aux cyclistes

L’idée est de regrouper les gens qui se sentent concernés par des problématiques de circulation afin d’aider à sécuriser des endroits qui ne le sont pas. Photo: Paul Chiasson

La Ville de Montréal demande au gouvernement du Québec de donner plus de libertés aux cyclistes dans le cadre de la refonte du Code de la sécurité routière.

L’administration de Valérie Plante veut notamment permettre aux cyclistes d’utiliser les feux piétons pour traverser aux intersections et de tourner à droite aux feux rouges, comme cela se fait déjà à Paris et à Bruxelles. Dans le cadre d’un mémoire déposé jeudi, elle propose également d’autoriser la circulation des cyclistes sur les trottoirs, sous certaines conditions.

L’arrêt Idaho devrait aussi être permis dans la métropole, a estimé la Ville. Celle-ci souhaite ainsi offrir la possibilité aux cyclistes de ne pas s’arrêter obligatoirement devant les panneaux d’arrêt, qui seraient davantage des «cédez le passage». Ceux-ci devraient néanmoins ralentir, avant de reprendre leur route.

«On ne va pas encourager les déplacements à vélo, le transport actif, si on dit à un cycliste qu’on le considère comme quelqu’un en auto. Ce n’est tellement pas le même véhicule.» – Marianne Giguère, conseillère associée aux transports actifs

Ces mesures n’apparaissent pas, pour le moment, dans le projet de loi 165 présenté par Québec. L’administration de Valérie Plante espère cependant une «exception» pour Montréal, comme cela se fait pour la circulation automobile. Contrairement au reste de la province, il n’est pas possible pour les automobilistes de tourner à droite devant un feu rouge sur l’île de Montréal.

En mettant en place ce nouveau règlement, Montréal éviterait ainsi «des aberrations» et «un flou» pour les policiers qui «donnent des contraventions alors qu’il n’y a pas de comportements dangereux», a précisé Marianne Giguère, tout en évoquant «un changement de culture et de paradigme».

Des mesures à faire accepter
La Ville croit que ces mesures devraient être comprises et acceptées par les automobilistes. «Ils sont capables de comprendre qu’il y a des privilèges qui sont accordés à des modes de transport qui ne sont pas l’auto», a indiqué Marianne Giguère, conseillère associée aux transports actifs.

Comparer une auto et un vélo n’a pas de sens, a-t-elle ajouté, pour justifier cette position soutenue par Vélo Québec. «C’est tellement différent en termes de poids, de capacité de faire mal, d’angle mort, de vitesse, a repris l’élue du Plateau–Mont-Royal. Un vélo et une auto, ça ne peut pas être comparé. Ça ne peut pas être vu à égalité.»

Cette vision n’a cependant pas été partagée par un citoyen qui a interpelé la mairesse Valérie Plante, mercredi après-midi, à l’issue d’une sortie publique. Ce dernier lui a reproché de prioriser les cyclistes par rapport aux automobilistes et aux piétons.

«Il y a de très bons automobilistes et il y en a des récalcitrants. C’est pareil chez les cyclistes, a-t-elle répondu. Il faut toujours protéger le plus vulnérable. Les cyclistes, lorsqu’ils sont sur leur vélo, doivent avoir en tête que le plus vulnérable est le piéton. Les automobilistes, eux, doivent avoir en tête les cyclistes et les piétons.»

«Montréal est une ville cycliste. On est reconnu à travers le monde comme étant un endroit où il fait bon de faire du vélo de plaisance ou pour aller au travail.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal

Parmi ses autres exigences, Montréal veut notamment rendre obligatoire l’installation de protections latérales sur les véhicules lourds et inclure l’emportiérage dans la définition d’un accident.

L’opposition officielle, Ensemble Montréal, n’a pas souhaité réagir, mais elle a souligné que de telles propositions avaient été formulées par l’administration de Denis Coderre en février 2017. Celle-ci voulait entre autres cesser l’arrêt obligatoire des cyclistes aux intersections.

Encadrer les publicités
Dans son mémoire, la Ville de Montréal demande aussi au gouvernement provincial de réduire les distractions au vélo en encadrant l’affichage publicitaire dynamique.

«La règlementation n’a pas suivi l’évolution technologique, a expliqué le responsable du transport à la Ville, Eric Alan Caldwell. Avec les nouveaux types de publicité, les écrans, les vidéos, on pense qu’il devrait avoir un certain resserrement et un ajustement de la règlementation. Ces nouveaux modes de diffusion apportent une distraction.»

Par ailleurs, la métropole exige une fermeté au sujet de la consommation de cannabis au volant. Bien qu’ouverte à la légalisation de la marijuana, la Ville réclame une tolérance zéro «d’ici à ce que des tests fiables pour la détection du cannabis soient homologués par Santé Canada», peut-on lire dans ce mémoire.

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