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Le père d'Ariel interpelle la mairesse Plante

The parents of missing 10-year-old Ariel Kouakou, Frederic Kouakou, left, and Akouena Noella Bibie, right, speak during a press conference in Montreal on Thursday, April 12, 2018. THE CANADIAN PRESS/Peter McCabe Photo: THE CANADIAN PRESS
Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — «Trente longs jours, trente longues nuits sans mon fils, sans aucune nouvelle, sans aucun indice, c’est difficile», a laissé tomber la voix entrecoupée de sanglots le père du petit Ariel Kouakou, jeudi, lors d’une conférence de presse convoquée un mois jour pour jour après la disparition de l’enfant de 10 ans, le 12 mars dernier.

Lors de cette sortie émotive, Kouadio Frédéric Kouakou a demandé à la mairesse Valérie Plante d’intensifier les moyens consacrés aux recherches en vue de retrouver son fils.

M. Kouakou a témoigné avec peine de ce mois difficile pour lui et son épouse, «dévastée de l’intérieur» et silencieuse à ses côtés, mais il a aussi réitéré avec fermeté son «intime conviction» de retrouver éventuellement son fils.

«Nous irons, avec même la dernière énergie, jusqu’au bout de cette épreuve, mais nous aurons la victoire parce que Ariel reviendra, j’en suis convaincu», a-t-il lancé.

Il en a profité pour inviter la mairesse et le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) à se pencher sur la création d’une escouade spécialisée en enlèvements.

L’existence d’une telle escouade spécialisée aurait permis, croit-il, des «actions plus promptes», mais faute d’en avoir une, il a dit espérer que le cas de son fils permette de déclencher une réflexion sur sa création éventuelle.

En mêlée de presse en marge de l’annonce sur le Réseau express métropolitain (REM), la mairesse Valérie Plante a affirmé qu’elle n’allait pas donner de directives au SPVM, mais qu’elle pouvait avoir des «discussions» pour s’assurer que les policiers ont «les outils et les ressources nécessaires pour mener à bien tout type d’opérations, dont celle de la disparition d’enfants».

«Le SPVM va faire une rétroaction, c’est-à-dire regarder comment les choses se sont déroulées, ça pour moi c’est une bonne nouvelle. Et moi je suis très ouverte à avoir la conversation avec le SPVM à savoir « est-ce que vous avez toutes les ressources nécessaires pour mener ce type d’opérations? ». Mais ce n’est pas moi qui va dire au SPVM, « vous devez créer une escouade spéciale, ou une division particulière »», a-t-elle indiqué.

«La victime attend qu’on la retrouve»

Aux côtés de M. Kouakou, Michel Surprenant, dont la fille de 16 ans, Julie, est disparue en 1999, a souligné l’importance de ramener le dossier à l’avant-scène un mois plus tard.

«Quand la médiatisation tombe, c’est là où ça devient difficile», a-t-il raconté, faisant valoir que les familles se retrouvent seules et désemparées lorsqu’elles ne sont plus au coeur d’une action continue.

Michel Surprenant estime qu’il est essentiel de garder espoir et il ajoute que, pour y arriver, il faut se mettre «à la place de la victime et la victime, elle attend qu’on la retrouve».

La directrice du Réseau Enfants-retour, Pina Arcamone, a pour sa part expliqué que son organisme a constaté en 33 ans d’existence que chaque intervention dans les médias a un résultat.

«À chaque fois qu’une famille fait une sortie publique, à chaque fois qu’on montre la photo d’enfant porté disparu, les téléphones sonnent au poste de police», a-t-elle affirmé.

Bien que la plupart du temps ces appels n’aboutissent pas à un résultat, elle a fait valoir qu’il ne suffirait que d’un seul appel pour que les enquêteurs obtiennent «le petit détail qui nous manque, qui nous aidera à ramener Ariel à la maison».

Jeffrey Ariel Kouakou a quitté le domicile familial le 12 mars lors d’une journée pédagogique pour se rendre chez un ami, mais celui-ci n’était pas à la maison.

Des caméras de surveillance ont permis d’établir qu’il s’était rendu dans un parc le long de la rivière des Prairies, dans le nord de Montréal, mais aucune image ne montre l’enfant ressortant du parc.

Les policiers n’écartent aucune hypothèse, mais privilégient la thèse de la noyade.

Kouadio Frédéric Kouakou, qui a pu visionner les vidéos comme il le réclamait depuis un certain temps, a souligné avec force qu’aucune d’entre elles ne montre son fils tombant à l’eau ou même se dirigeant vers la rivière.

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