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Après les boissons sucrées, la Ville pourrait s’attaquer aux bouteilles d’eau en plastique

À l’heure actuelle, près d’un milliard de bouteilles d’eau prennent le chemin de l’enfouissement chaque année au Québec. Photo: Camille Laurin-Desjardins / Métro

Quelques mois après avoir annoncé la fin de la distribution des boissons sucrées dans ses établissements, la Ville de Montréal pourrait bientôt y interdire les bouteilles d’eau en plastique.

L’opposition, Ensemble Montréal, déposera une motion au prochain conseil municipal, le 28 mai, afin d’interdire ces bouteilles à usage unique «à travers tous les services et les unités d’affaires de la Ville».

«Notre eau potable est bonne. À moins de mesures de sécurité civile, il n’y a aucun besoin d’avoir des bouteilles d’eau dans des machines distributrices», croit le conseiller de Côte-de-Liesse, Francesco Miele.

Dans son arrondissement, Saint-Laurent, et dans celui du Sud-Ouest, donne-t-il en exemple, les bouteilles d’eau à usage unique sont déjà interdites dans plusieurs installations, cite-t-il en exemple.

En plus des bureaux des fonctionnaires, des lieux publics comme les arénas, les piscines et les centres de services municipaux seraient visés par cette interdiction.

La Ville se réservera toutefois le droit de recourir à ce type de contenants «en cas de crise ou de situation d’urgence». Rappelons que la municipalité doit fournir des bouteilles d’eau aux résidants en cas de coupure d’eau notamment.

«Il n’y a pas de politique pour interdire l’achat de bouteilles d’eau à la Ville de Montréal, déplore-t-il. On doit donner l’exemple de façon formelle.» Annuellement, près de 700 millions de bouteilles de plastique se retrouvent à l’enfouissement.

Du côté de l’administration, on dit «étudier la motion» présentée par Ensemble Montréal, car cela a un impact notamment sur des contrats avec certains fournisseurs alimentaires.

Lorsque le conseil municipal a décidé en décembre de bannir les boissons sucrées des édifices municipaux, l’administration a opté pour un retrait graduel. «On dit bannir progressivement, donc ça va être lorsqu’on doit renégocier les contrats. Certains contrats arrivent à terme plus rapidement que d’autres», avait alors justifié la mairesse Valérie Plante.

M. Miele estime que si des contrats viennent à échéance dans les prochaines années, il faudra renégocier pour en exclure les bouteilles d’eau.

Ensemble Montréal souhaite également mandater la commission de l’environnement pour qu’elle établisse une stratégie de réduction du plastique. «Il faut éliminer le plastique à la source. La ville de Vancouver par exemple a éliminé les pailles en plastique», a illustré M. Miele.

Celui-ci juge que les installations montréalaises de recyclage devraient être modernisées pour pouvoir recycler le plastique «numéro 6», qui inclut notamment le styromousse. «On doit améliorer nos plateformes, mais on ne peut plus être à la merci du prix de la valorisation des matières recyclables. Il faut avoir un objectif d’élimination à la source du plastique à usage unique», affirme-t-il.

En raison du retrait de la Chine du marché de l’achat des matières recyclables, la Ville de Montréal est actuellement aux prises avec de nombreux ballots de papier et de carton qui dorment dans ses installations. Si aucun acheteur n’est trouvé, et même si la Ville ne souhaite pas en arriver là, il se pourrait que toutes ces matières se retrouvent à l’enfouissement.

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