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Le SPVM ouvert à équiper ses patrouilleurs de fusils d’assaut

Le quartier général du SPVM Photo: Mario Beauregard / Métro

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est ouvert à équiper ses patrouilleurs d’armes d’assaut, a indiqué mardi le directeur-adjoint à la gendarmerie, Dominic Harvey, lors d’une réunion publique la commission de la sécurité publique.

Après avoir expliqué que les «armes longues» sont déjà présentes dans les groupes d’intervention du SPVM, M. Harvey a finalement acquiescé qu’il y avait une ouverture à équiper les patrouilleurs de fusils d’assaut, comme l’a réclamé la Fraternité des policiers de Montréal la semaine dernière. «Oui, exactement», a-t-il répondu au conseiller de Montréal-Nord, Abdelhaq Sari, qui a insisté pour savoir si l’état-major du corps policier était ouvert à cette demande.

«Nous avons déjà ce type d’armes longues qui augmentent la précision et la capacité de feu dans les situations qui l’exigent. Ce n’est pas une nouveauté, ça fait quelques années. On a ce qu’on considère être nécessaire pour l’instant», avait d’abord déclaré Dominic Harvey.

Il a toutefois mentionné que ces armes étaient utiles dans certaines occasions et que les événements récents sur la scène internationale et «même ici» démontraient leur pertinence. «Le rôle du service de police est d’assurer la sécurité des citoyens. On suit tous la situation mondiale et on va s’ajuster en fonction d’un équilibre entre le fait de vivre [en sécurité] et celui de ne pas vivre dans un État policier», a précisé le commandant André Durocher, après la séance de la commission.

L’administration de la mairesse Valérie Plante a de son côté avancé que M. Harvey ne démontrait pas «un grand enthousiasme [à l’idée] de procéder à des achats massifs d’armes d’assaut pour les patrouilleurs». «M. Harvey a affirmé que le SPVM a tout ce dont ils ont besoin, dont des armes longues pour des situations bien particulières», a voulu nuancer le président de la commission de la sécurité publique, Alex Norris.

La responsable de la sécurité publique au sein du comité exécutif, Nathalie Goulet, a ajouté qu’il n’était «pas du tout» question de munir les patrouilleurs de fusils d’assaut. «Je n’ai eu aucune discussion à ce sujet dans les derniers temps avec Martin Prud’homme, le directeur du SPVM», a-t-elle souligné.

Abdelhaq Sari a pour sa part déploré avoir eu des réponses évasives de l’état-major du SPVM qui concernaient surtout les groupes d’intervention. «À Montréal, on est dans une ville sécuritaire. Quel est l’intérêt d’ajouter [ce type d’armes] aux patrouilleurs? Combien ça pourrait coûter? Quelle sera la perception des citoyens? C’est ça qui est important de savoir», a-t-il plaidé.

Ajoutant que son parti Ensemble Montréal ne s’est pas positionné officiellement sur la question des fusils d’assaut, il a indiqué que, selon lui, «dans les cinq dernières années, il n’y a pas eu de besoin au niveau de la patrouille». Il se dit inquiet de voir le SPVM agir de manière autonome, comme il l’a fait dans le cas de l’acquisition de pistolets à impulsion électrique récemment. Le mois dernier, le corps de police a surpris les élus en annonçant vouloir tripler son nombre de «tasers» et en équiper chaque duo de patrouilleurs.

La semaine dernière, Radio-Canada a révélé que plusieurs corps policiers du Québec, dont Laval et Châteauguay, étaient en voie d’acquérir des armes d’assaut, tandis que celui de l’agglomération de Longueuil avait récupéré des armes militaires.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a de son côté affirmé qu’il n’avait «aucune objection» à ce que les corps policiers s’équipent de telles armes.

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