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Le covoiturage, avenir du transport collectif?

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Photo: Archives Métro

Le covoiturage urbain pourrait être le chaînon manquant du cocktail transport qui permettrait notamment de rejoindre les grands axes de transport en commun et ce, sans rajouter d’autobus ou construire à fort prix de nouveaux stationnements incitatifs. Exploration d’une vieille idée qui reprend un coup de jeune avec l’essor du téléphone intelligent.

Constats percutants
Il y a près de 15 millions de places vides dans les autos qui circulent chaque jour de la semaine à Montréal. Il faudrait optimiser l’utilisation de ces sièges disponibles pour contrecarrer les bouchons et l’inévitable pollution qui s’en suivent. Telle est l’estimation de l’étude Covoiturage au Québec, qui sera présentée vendredi. Mais ce chiffre de 15 millions, tiré des données de l’Enquête origine-destination de 2013, pourrait être bien plus élevé actuellement. En effet, les ventes annuelles de véhicules ont augmenté de 12% de 2013 à 2017 (+51% pour les VUS, camionnettes et pickups), selon Statistique Canada. «Les sommes d’argent que les Québécois ont «investies» dans leurs véhicules donnent le droit de se demander dans quel état d’inconscience nous nous trouvons», s’est exclamé récemment dans LaPresse+, le chercheur Pierre-Olivier Pineau. Comment renverser la tendance?

Opportunités d’affaires
Actuellement, Montréal compte au moins cinq plateformes de covoiturage urbain (Netlift, OuiHop, covoiturage.ca, SeatPlanete et covoiturage RTM). Qui sont les utilisateurs? «À travers le projet Covoiturage au Québec, on veut dresser par sondage un portrait des adeptes de cette pratique, les incitatifs qui les y encouragent, mais aussi connaître les freins qui empêchent les autres d’y participer», mentionne Vincent Dussault, de la Coop carbone, un des participants au projet. Marc-Antoine Ducas fondateur de Netlift, croit pour sa part que dans un contexte où il n’y a pas de péage et où le prix de l’essence est peu chère comparativement à l’Europe, ce sont les difficultés à trouver du stationnement qui favorisent le covoiturage, d’où l’idée de rembourser les frais de stationnement des conducteurs réguliers de Netlift. Il ajoute que c’est surtout la crainte de ne pas trouver d’auto qui nuit au covoiturage, particulièrement en dehors des heures de pointe. C’est pour cela qu’en plus de ses 2600 chauffeurs citoyens actifs (sur 15 000 inscrits) ayant enregistré des trajets, la startup a signé des contrats avec 850 chauffeurs de taxi indépendants. «Actuellement, une grande partie de mon travail consiste à signer des ententes avec des grandes entreprises, des hôtels ou des centres hospitaliers. On veut offrir des solutions de transport planifié de microtransit fiables et peu chères», résume le fondateur de Netlift, qui compte une dizaine d’employés.

Exemples inspirants
En tout, plus de 500 entreprises de la région ont entrepris depuis 2004 des démarches pour analyser et optimiser les déplacements de leurs employés. Une partie mise sur le covoiturage. «Là où la demande en covoiturage est la plus élevée, le taux de participation peut atteindre 20% des employés», mentionne Aline Berthe, directrice de MOBA et Voyagez Futé, des centres de gestion des déplacements qui se spécialisent dans l’aide aux entreprises et aux institutions. Ainsi, L’Oréal distribution indemnise ses employés covoitureurs avec des cartes d’essence tandis qu’Aéroports de Montréal leur offre de meilleures places de stationnement et assure le retour garanti au domicile du passager en cas de problème imprévu. «L’option gagnante serait aussi que les villes et les sociétés de transport considèrent le covoiturage comme étant des minibus de transport en commun et qu’elles en subventionnent l’utilisation», explique Marine Imbert de OuiHop’, une startup française qui veut s’étendre au Québec. Elle souligne par ailleurs qu’à Paris, les sociétés de transport font la promotion des services de covoiturage sur leurs propres plateformes et leur reversent même 2 euros par course effectuée en covoiturage.

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