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Des maisons qui racontent l’histoire de Montréal

Photo: Heritage Montréal

Mis à part les habitations se trouvant à l’intérieur des sites patrimoniaux, comme le Vieux Montréal ou le mont Royal, Montréal ne compte que 68 des 290 maisons  patrimoniale classées que compte le Québec. Jusqu’au mois d’octobre, Héritage Montréal propose, dans le cadre de huit visites guidées, de découvrir le patrimoine architectural résidentiel de la métropole. Métro vous propose un petit échantillon de ces visites.

Maison Descaris

«La maison rose» a été construite en 1698 par Michel Décaris, le fils d’un tailleur de pierre qui fut en 1643 l’un des premiers colons à peupler ce qui deviendra plus tard Montréal. Au moment de la construction sur le côteau Saint-Pierre – aujourd’hui Notre-Dame-de-Grâce –, la Paix des Braves n’avait pas encore été signée et environ 1000 colons vivaient sur l’île. Ceux qui, comme Michel Descaris, ont décidé de s’installer hors du fort Ville-Marie pour cultiver la terre s’exposaient alors aux attaques des Iroquois, armés par les Anglais. «Notre-Dame-de-Grâce restera longtemps un secteur agricole. On y cultivait notamment le fameux melon de Montréal, qui était servi jusqu’à New York aux grands de ce monde», mentionne Joëlle Perron-Oddo, coordonnatrice des activités éducatives à Héritage Montréal. La maison initiale sera par la suite légèrement modifiée par l’ajout de briques et de peinture rose.

Bungalow 101

Dans les années 1950, «la banlieue» commençait à huit kilomètres du centre-ville, juste à l’est du quartier Hochelaga.

«L’urbanisation du territoire est liée pendant longtemps au fleuve et à la rue Notre-Dame. Mais la rue Sherbrooke devient le moteur du développement économique du quartier dans les années 1950, avec l’essor de l’automobile», signale Mme Perron-Oddo. À partir de la station de métro Cadillac, les marcheurs verront l’évolution architecturale de la maison familiale montréalaise sur trois décennies.

Des maisonnette de la rue Du Quesne qui sont inspirées des habitations construites pour les vétérans de la Seconde Guerre mondiale, aux bungalows split level de la rue du Parc-de-Lotbinière, il reste à Montréal un vaste éventail de constructions.

«Après la Seconde Guerre mondiale, c’est le début de l’industrialisation de la construction résidentielle avec aussi des nouveaux matériaux comme l’aluminium et vinyle et des formes de maisons très différentes. ça marque également l’apparition des grands fenêtres», lance Nancy Dunton, qui a contribué à la programmation.

Elle confie que ce genre de visite vise à amener les gens à regarder la ville différemment.

Milton-Parc


C’est dans le secteur Milton-Parc, situé à l’est de l’Université McGill, qu’on trouve le plus grand projet de coopérative d’habitation au Canada avec 613 unités.

C’est aussi le secteur le plus politisé puisque sa forme de gouvernance a pris naissance dans la contestation. Dans les années 1970, des citoyens se sont opposés à un promoteur immobilier qui projetait de raser ce vieux quartier bourgeois centenaire fait de triplex en pierres grises.

Finalement, le projet La Cité, qui héberge notamment le cinéma du parc, n’aura vu qu’une seule phase se concrétiser. «La cohésion sociale qui en résulte se manifeste encore aujourd’hui dans d’autres dossiers.

En 2014, une centaine de résidants de la coopérative Milton-Parc et de sympathisants se sont rassemblés à l’Hôtel-Dieu de Montréal pour protester contre sa fermeture», souligne Héritage Montréal sur son site web.

Viauville


Quand Charles Théodore Viau, grand-père du Whippet a acheté des terres agricoles dans l’Est de Montréal, en 1885, c’était surtout pour y construire des fermes laitières nécessaires à la confection de ses biscuits.

Mais le patriarche et ses descendants auront aussi contribué à y créer une paroisse et des habitations. Si Viauville ne deviendra jamais une municipalité, restant finalement affiliée à la cité Maisonneuve, la famille Viau aura néanmoins laissé des traces dans l’architecture.

En plus de l’ancienne biscuiterie de la rue Ontario. transformée depuis sa fermeture en 2004 en édifices à condos, le style d’architecture fait de pierres grises peut encore être admiré sur la rue Adam, à l’est de la rue Sicard, où la fracture architecturale entre les briques de la cité Maisonneuve et les pierres grises de Viauville est la plus apparente.

Les ArchitecTours
Samedi et dimanche du 11 août au 7 octobre,
Visites de deux heures à partir de 14h,
Deux visites en Français et une en Anglais,
Groupes jusqu’à 35 personnes,
Réservations sur le site d’Héritage Montréal

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