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Michelle Blanc se dit victime de salissage

Transgender Michelle Blanc testifies at a legislature committee studying the proposed Charter of Values on secularism Wednesday, January 15, 2014 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: La Presse canadienne

Près d’une semaine après la publication d’un message acerbe sur Twitter adressé au professeur de philosophie Xavier Camus, la candidate du Parti québécois dans Mercier, Michelle Blanc, estime avoir été victime d’une campagne orchestrée pour nuire à sa crédibilité politique.

«Ceux qui regardent des séries sur Netflix comprendront ce que je veux dire, mais je pense que je suis un peu comme dans un épisode de Black Mirror en ce moment, tranche-t-elle d’emblée, en entrevue à Métro. Et mes opposants, venant principalement de l’extrême-gauche, essaient de me faire passer pour une folle.»

Michelle Blanc a laissé entendre la semaine dernière sur les réseaux sociaux que celui qui est aussi blogueur «aimait les petites filles de 15 ans». M. Camus a répliqué en envoyant une mise en demeure à la candidate du PQ et au PQ, mais il s’est depuis ravisé. La spécialiste du commerce électronique a rapidement présenté des excuses.

Mais depuis, la candidate accuse ses détracteurs de retirer ses propos de leur contexte, en les utilisant sans en préciser la véritable intention qu’il y a derrière. «Twitter, c’est un média conversationnel, ajoute-t-elle. Chaque tweet a un contexte, une date, une heure, et des propos qui le précèdent et qui le suivent. Si on sort une publication datant d’il y à 10 ans et qu’on la met sans ces éléments-là, évidemment que je n’ai pas l’air correcte.»

Le revers de la médaille, argue-t-elle, est qu’à l’époque, tout le monde comprenait qu’il s’agissait de blagues à la suite d’échanges entre plusieurs internautes. «J’ai 80 000 tweets, 2600 billets blogue et plusieurs livres, bref je suis en ligne depuis le début, poursuit-elle. Je sais que si on déconne trop souvent, c’est con ; mais si on est toujours sérieux, c’est plate. La couleur de la conversation numérique, c’est cet équilibre à aller chercher.»

Pour illustrer ses propos, Michelle Blanc utilise une comparaison. «Prenez n’importe quel livre, n’importe quelle page, et sortez-en une phrase, dit-elle. Maintenant, affirmer que celle-ci représente le livre ou l’auteur en entier, c’est une imposture intellectuelle. C’est ce qui se passe dans mon cas.»

Des constats, des leçons
Avec le recul, Michelle Blanc dit avoir tiré certaines leçons de cette expérience, même si elle en garde des souvenirs plus ou moins positifs. «Mon constat principal, c’est qu’on veut absolument dans l’espace public que les politiciens n’aient pas la langue de bois, mais qu’on fait tout pour qu’ils l’aient, cette langue de bois», explique-t-elle.

Depuis la tornade médiatique qui l’a affecté elle «et sa famille immédiate», Mme Blanc affirme toutefois avoir reçu plusieurs messages de soutien des citoyens de sa circonscription. «J’ai plusieurs personnes qui m’ont dit qu’ils pensaient voter pour un autre parti, mais que finalement, ils vont voter pour moi, puisqu’ils ne sont plus capables des excès des curés du bien-pensant», martèle-t-elle.

«Ça me rassure, à quelque part, de voir qu’on tente autant intensément de m’attaquer. C’est un indice. Ça montre à quel point je suis présente, à quel point je dérange dans ma circonscription. Et ça, c’est très positif pour moi.» – Michelle Blanc, candidate du PQ dans Mercier

Qualifiant certains propos de «n’importe quoi poussé à l’extrême», Michelle Blanc se dit prête à faire face à la musique. «Qu’ils continuent de tenter de me discréditer, mes opposants. Moi, je vais faire campagne sur mes idées, sur mes valeurs, sur mes projets pour le numérique», avance-t-elle à ce sujet.

La semaine dernière, l’ancienne candidate du Parti québécois dans Maskinongé, Muguette Paillé, reprochait au chef péquiste Jean-François Lisée de ne pas l’avoir soutenue comme il l’a fait avec Michelle Blanc. «[Elle] a eu le privilège de compter sur l’appui de M. Lisée qui l’a laissée s’expliquer et qui la défend malgré tout… tout ce dont je n’ai pas eu droit», avait écrit l’ex-vedette du débat des chefs de 2011, via sa page Facebook personnelle.

Questionnée sur ces propos, Michelle Blanc croit que l’on parle ici de deux mondes. «Là-dessus, je veux juste dire que, moi, je n’ai jamais fait partie de La Meute, je n’ai jamais été associée à l’extrême-droite, affirme la candidate du PQ dans Mercier. Je ne suis pas raciste, ni xénophobe ou islamophobe dans mes propos et je n’ai jamais produit aucun contenu relié à ça.»

Plus le temps avance, «plus la page est tournée solide dans ce dossier-là», affirme Michelle Blanc, en fin d’entretien.

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