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Les employés d’entretien de la STM dans la rue

Photo: Métro

Des dizaines d’employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) ont manifesté bruyamment jeudi en fin d’après-midi devant la gare centrale pour exprimer leur colère face à la lenteur des discussions entourant la renégociation de leur contrat de travail.

«La société de transport nous accuse de tous les malheurs, nous dit que ce sont nos moyens de pression qui ont causé le manque de service sur les routes, mais tout ce qu’on a fait, c’est six jours de grève de temps supplémentaire en mai», a plaidé le président de groupe syndical, Gleason Frenette, en point de presse.

À la rentrée, la STM a annoncé à ses usagers des perturbations sur le réseau de bus. «À la frénésie habituelle, s’ajoutent les conséquences des moyens de pression exécrés par nos employés d’entretien qui nous empêchent de mettre un nombre suffisant de bus sur la route», pouvait-on lire dans un avis à la clientèle. Un message qui n’est pas passé inaperçu auprès des employés d’entretien.

Pour M. Frenette, ce n’est pas la mobilisation syndicale qui force le ralentissement du système de transport, mais bien «toutes les mauvaises décisions de l’administration» dans les derniers mois, citant notamment le gel d’embauche et les coupes par attrition.

De meilleures conditions de travail
La présidente du conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault, voit en cette situation une revendication concrète d’une meilleure conciliation travail-famille des employés de la STM. «Ce n’est pas normal que des gens travaillant sept ou huit ans de soir et de nuit ne puissent avoir accès à leurs proches. On parle de ligne rose, de REM, c’est bien, mais il importe que les travailleurs derrière aient des conditions décentes», a-t-elle martelé.

La STM a indiqué vouloir réduire le recours aux heures supplémentaires en créant de nouveaux postes et de nouveau quarts de travail, «ce qui nécessite des changements essentiels à la convention collective», a-t-elle ajouté, par voie de communiqué. Le but est d’améliorer l’entretien des bus afin d‘augmenter le nombre de véhicules en circulation. Le taux habituel d’immobilisation de bus oscille entre 15% et 20%. Actuellement, ce taux s’élève à 27%, une augmentation que la STM explique par les grèves d’heures supplémentaires.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a blâmé les politiques d’austérité du gouvernement de PhilippeCouillard. «On sait très bien que c’est sur le dos de la population qu’on est retourné à l’équilibre budgétaire, a-t-il dit. Québec a poussé le bouchon avec la loi 24, on est carrément allés déséquilibrer le rapport de force à l’avantage des sociétés de transport.»

Pour Nathalie Argouin, présidente de la Fédération des employé(e)s de service public affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la solution est simple. «Il faut créer des emplois réguliers à la STM, le besoin étant de plus de 250 postes fixes en ce moment», a-t-elle dit. Elle a déploré que plus de 500 000 heures se font en temps supplémentaires, ce qui représente 10 % de la charge de travail totale.

Un médiateur a été nommé par le ministère des Transports du Québec. Une première rencontre s’est déroulée mercredi. D’autres rencontres sont prévues au cours des prochaines semaines avec les employés d’entretien.

En collaboration avec Simon Mauvieux

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