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Des écologistes veulent faire dérailler le REM

Photo: Mathias Marchal

Des groupes environnementaux ont déposé mardi une ordonnance de sauvegarde devant les tribunaux pour faire stopper les travaux de défrichage entamé au Technoparc Saint-Laurent, dans le cadre des travaux du Réseau express métropolitain (REM).

Les écologistes, menés par l’avocat Campbell Stuart, sont déjà devant la Cour d’appel pour forcer la tenue d’une nouvelle consultation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), mais l’audience n’est prévue que le 2 novembre. À cette période, le secteur à défricher au nord des milieux humides du Technoparc, aura en partie disparu.

«Il y a près de 180 espèces d’oiseaux dans ce secteur, dont celle du Petit Blongios, une espèce menacée qu’on a observée chaque année depuis trois ans», souligne Don Hobus, qui est membre de la Coalition verte. Ce dernier souligne que la Loi fédérale fédérale sur les espèces en péril prévoit qu’un périmètre de 500 mètres autour des nids de ces oiseaux est nécessaire.

Si on n’en compte plus que 200 à 300 couples au Québec, selon le ministère des Forêts de la Faune et des Parcs, le Petit Blongios n’a au Québec que le statut d’espèce vulnérable, alors qu’il s’agit d’une espèce protégée au niveau fédéral. On pourrait donc assister à la répétition du feuilleton juridique de la rainette faux-grillon, où le gouvernement fédéral avait forcé la main de Québec et fait stopper un projet immobilier à La Prairie pour protéger cette petite grenouille.

Les environnementalistes ont d’ailleurs écrit la semaine dernière à la ministre de l’Environnement du Canada, Catherine McKenna, pour faire reconnaître le Marais des sources comme étant une zone d’habitat essentiel du Petit Blongios. Si l’on se fie à GoogleEarth,ce marais se trouve à 530 mètres à vol d’oiseau de la futur station souterraine du REM dans le secteur du Technoparc, soit au-delà d’une éventuelle zone de conservation.

Si le porte-parole de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix, indique que son organisation évite de commenter les dossiers judiciaires, il souligne toutefois que la Caisse a «fait reculer l’entrée du tunnel pour protéger les milieux humides, que la technique de creusage par tunnelier évitera tout dynamitage et que les travaux se feront sous le roc de façon étanche pour éviter d’assécher les milieux humides».

C’est dans ce contexte que la Cour d’appel se prononcera vendredi 28 septembre sur l’ordonnance de sauvegarde déposée par les écologistes montréalais. «On demande que les travaux soient temporairement stoppés, le temps que la Cour se prononce sur le fond de notre requête, soit la reprise des audiences du BAPE», a mentionné Me Stuart.

Ce dernier souligne que les audiences du BAPE n’ont pas été réellement menées à terme par l’émission de recommandations. En effet, le promoteur du REM, CDPQ Infra, n’a pas entièrement collaboré au processus en évitant notamment de fournir des informations liées au projet, selon les écologistes. Plus généralement, ces derniers s’opposent au projet qui entraînera selon eux une pression immobilière accrue sur les milieux naturels et agricoles, le long du tracé de 67km.

CDPQ Infra affirme au contraire que depuis la fin des travaux du BAPE, l’organisation a fourni tous les documents nécessaires au ministère de l’Environnement pour obtenir le décret environnemental qui assure que les travaux seront menés dans le respect de l’environnement.

Pour approfondir le sujet: cet article de QuébecOiseaux

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