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Spectacle à la mémoire de Marjorie Raymond

Photo: Archives Métro

Le 28 novembre 2011, le Québec était sous le choc. Il venait d’apprendre la mort de la jeune Marjorie Raymond, victime d’intimidation à l’école. Le terme «intimidation» est alors entré de plein fouet dans notre vocabulaire collectif. Un an plus tard, la Fondation Jasmin Roy, qui lutte contre l’intimidation en milieu scolaire, dédie un spectacle en mémoire de l’adolescente. Métro s’est entretenu avec son fondateur.

Pourquoi la Fondation Jasmin Roy organise-t-elle ce spectacle?
En fait, Jérôme Charlebois est venu me rencontrer pour me présenter une chanson qu’il avait écrite l’année dernière. Il avait été très touché par ce qui était arrivé à Marjorie Raymond et il voulait s’impliquer. Je lui ai dit qu’on voulait éventuellement faire un spectacle-bénéfice pour amasser des sous pour la fondation. Il était avec Ingrid Falaise, sa copine, et l’idée est venue comme ça autour de la table. On voulait revenir sur ce moment-là, qui a marqué le Québec, sans nécessairement poser de jugement.

Le profits iront donc à la Fondation Jasmin Roy?
Oui. Nous voulons aussi remettre un montant d’argent à la mère de Marjorie, Chantal Larose, qui va être l’invitée d’honneur pendant l’événement, parce qu’elle n’a pas pu respirer durant cette dernière année. On va lui donner un petit montant pour qu’elle puisse avoir un petit répit.

Depuis la tragédie de Marjorie Raymond, le Québec s’est en quelque sorte réveillé sur le phénomène de l’intimidation… Pensez-vous qu’on en parle assez, maintenant?
Oui. Je pense cependant qu’il faut faire attention au mot «intimidation»; il est utilisé à outrance, à mon avis. Oui, ça a fait bougé les choses; il y a la loi 56 qui est arrivée. Mais encore là, il n’y a pas de ressources additionnelles qui ont été accordées aux écoles. Si on veut réduire le pourcentage des jeunes qui sont victimes d’intimidation dans nos écoles, qui est actuellement de 10 %, à 2 ou 3 %, ça prend plus de ressources.

Qu’est-ce qu’il reste à faire selon vous?
Je trouve qu’il y a un grand pas qui a été fait, avec la loi 56. J’ai rencontré le cabinet de la nouvelle ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, et il y a vraiment une très bonne ouverture à travailler en collaboration avec nous. Mais présentement, on réalise qu’il y a un problème organisationnel pour s’attaquer à l’intimidation. Une personne ressource par école doit pouvoir aller chercher la formation et après ça, l’étendre à son école pour que tout le monde puisse intervenir de la même façon.

Le but est donc de réduire le phénomène au maximum, puisqu’il est plutôt impossible de l’enrayer?
Oui, de s’assurer que nos jeunes soient en sécurité. Et c’est aussi en lien avec la persévérance scolaire, parce que 90 % des jeunes, qui sont victimes d’intimidation, ne sont pas des décrocheurs. Il faut bien le comprendre. Ce sont des jeunes qui vont décrocher parce qu’ils vont avoir des troubles de santé mentale ou ils vont perdre leur concentration, et à un moment donné, ils ne sont plus aptes à aller à l’école. Ou ils vont carrément décrocher parce que le milieu est trop hostile.

Infos

  • À la mémoire de Marjorie, mettant en vedette Jérôme Charlebois, Robert Charlebois, Marie-Denise Pelletier, David Jalbert, Daniel Lavoie, le Cirque Éloize et Ian Kelly, notamment.
  • Le 28 novembre prochain au Théâtre La Tulipe
  • Billetterie : 514 529-5000

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