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Budget carbone: la Ville rejette la proposition d’Ensemble Montréal

Photo: Métro

La Ville de Montréal ferme la porte à la proposition de l’opposition officielle de créer un budget carbone qui déterminerait la quantité maximale de gaz à effet de serre (GES) pouvant être émise annuellement dans l’atmosphère par la population et les entreprises de la métropole.

«Nous ne croyons pas avoir besoin de deux planifications», a déclaré mardi à Métro l’attachée de presse du comité exécutif, Laurence Houde-Roy. 

L’administration municipale collabore actuellement avec Fondation David Suzuki et la Fondation familiale Trottier afin de créer pour l’an prochain un plan de réduction des émissions de GES de la métropole qui mènera «aux mêmes résultats» que ceux visés par Ensemble Montréal dans sa proposition, a-t-elle ajouté

«Urgence climatique»
Un peu plus tôt mardi, le chef de l’opposition officielle, Lionel Perez, a affirmé en conférence de presse que la création d’un budget carbone par la Ville permettrait de répondre à «l’urgence climatique» en déterminant les mesures que les citoyens et les entreprises de Montréal devraient prendre pour atteindre cette cible de réduction des GES.

«Au-delà de cette notion qu’il faut agir [pour réduire nos émissions de GES], on aura des comptes à rendre collectivement», a-t-il ajouté, précisant que Montréal serait la première ville en Amérique du Nord à créer un tel budget.

L’opposition officielle n’a toutefois pas voulu s’avancer sur les mesures coercitives qui devraient être prises, selon elle, pour réduire la pollution atmosphérique émise par la métropole, précisant que le plafond annuel d’émissions de GES devrait d’abord être déterminé.

Le plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la collectivité montréalaise, réalisé en 2013, propose notamment d’éliminer le mazout comme source d’énergie pour le chauffage des bâtiments et de hausser la taxe sur l’essence.

Inutile, selon un expert
«Ça ne sert à rien à la Ville d’avoir son budget carbone alors que la province en a un», a réagi à Métro le professeur titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, Pierre-Olivier Pineau.

Depuis 2013, Québec dispose d’un marché du carbone visant à réduire les émissions polluantes des entreprises et son plafond d’émissions de GES est en décroissance chaque année, signe que celui-ci porte ses fruits, estime M. Pineau.

Au lieu de créer un budget carbone, le professeur croit que Montréal devrait plutôt miser sur des initiatives concrètes pour réduire sa pollution atmosphérique, notamment en améliorant la gestion des matières recyclables, tant par les citoyens que par la Ville.

«Ce sont tellement de mauvaises matières qu’on a à recycler que la Chine n’en veut plus», a-t-il lancé.

Sur le plan du transport, qui est responsable d’environ 40% des émissions de gaz à effet de serre de l’agglomération de Montréal, Pierre-Olivier Pineau recommande de «faire payer l’usage de la route» et d’appliquer une taxation sur le stationnement.

La motion d’Ensemble Montréal sera débattue le 28 janvier en séance du conseil municipal. Puisque Projet Montréal détient la majorité au conseil municipal, elle sera rejetée.

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